Pendant leur long calvaire, les otages ont subi des privations et des sévices importants. Parfois, quand ils étaient frappés et torturés, leurs bourreaux leur expliquaient que c'était à cause de la politique de Ben Gvir contre les terroristes emprisonnés en Israël.
Le ministre de la Sécurité nationale a considérablement modifié les conditions de détention des terroristes en prison en Israël, leur supprimant beaucoup d'avantages. Selon le témoignage de certains otages, dès qu'il prenait la parole sur ce sujet dans les médias, leurs gêoliers les martyrisaient.
"Je me souviens qu'ils sont venus vers nous et nous ont littéralement roués de coups'', décrit l'ex otage Bar Kuperstein. ''Ils disaient : 'C'est à cause de Ben Gvir. Ce qu'il fait subir à nos prisonniers, vous allez le payer en retour'. Ils ont répété cela plusieurs fois. Ils nous ont mis face à un mur, nous ont battus, humiliés. Ensuite, ils m'ont emmené dans une pièce, ont attaché mes jambes à un bâton et ont commencé à me frapper la plante des pieds. Ils m'ont cassé plusieurs orteils - pendant un mois entier, je n'ai pas pu marcher", a raconté Kuperstein.
Il a poursuivi en décrivant la terreur ressentie : "Je pensais qu'ils allaient me couper les jambes. Vous vous dites - c'est fini, c'est la fin. Toute votre vie défile devant vos yeux".
Dans cet entretien, il a également évoqué les interrogatoires subis en captivité, sous la menace d'une arme : "Ils voulaient savoir qui était soldat et qui ne l'était pas. J'ai dit que je n'étais plus en service actif, que je travaillais seulement dans la sécurité. J'ai réussi à les embrouiller. À ce moment-là, j'essayais juste de survivre".
Interrogé sur ses sentiments envers le ministre Ben Gvir, il a répondu : "Ce qui m'a mis en colère, c'est que cela ait été médiatisé. Vous savez que nous sommes entre leurs mains - comment pouvez-vous leur donner une raison de nous maltraiter ? Vous êtes ministre du gouvernement, vous êtes censé veiller sur nous".
L'ancien otage Segev Kalfon raconte des scènes similaires. Son père a expliqué: "Ils ont vécu dans des conditions extrêmement difficiles. Ils ont été battus, maltraités et pire encore. Ils ont souffert à cause de Ben Gvir. Chaque fois que Ben Gvir tweetait, les terroristes au bout du tunnel entraient avec des lampes torches. Les otages se taisaient, ils savaient qu'ils allaient être frappés, ils ne respiraient plus. Je me suis adressé à l'entourage proche du Premier ministre en disant que quelqu'un devait faire taire Ben Gvir. Malheureusement, rien n'a été fait".
Le ministre Ben Gvir a réagi à ces propos en justifiant sa politique et le fait qu'il l'ait rendue publique : "Je tiens à témoigner de toute mon affection à Bar Kuperstein et à tous les otages rentrés chez eux, mais les médias israéliens adoptent le narratif du Hamas. Le Hamas n'avait pas besoin d'excuse pour assassiner, violer et brûler des bébés. Ces atrocités terribles se sont produites bien avant les changements dans les prisons - des changements que Netanyahou ne m'a d'ailleurs pas permis d'appliquer à l'époque. Aujourd'hui, même le Shin Bet reconnaît que la publication de cette politique a conduit à une diminution des attentats".