Un soldat réserviste israélien et son épouse ont vécu un cauchemar de 15 heures à l'aéroport de Prague avant d'être contraints de rentrer en Israël, leurs vacances annulées. L'homme, qui a combattu à Gaza et au Liban, s'est vu refuser l'entrée en République tchèque en raison d'un "avertissement" émis par la France, un pays qu'il n'a pourtant jamais visité.

L'incident a débuté lundi soir à 21 heures, lorsque le couple a atterri à Prague. Au contrôle des passeports, quatre policiers armés se sont soudainement approchés d'eux pour expliquer que le jeune homme ne pouvait pas entrer sur le territoire, en raison d'une alerte enregistrée dans le système de contrôle de l'espace Schengen.

Ce n'est qu'après de longues vérifications que les autorités tchèques ont révélé l'origine de cette interdiction : la France aurait émis un "avertissement" à l'encontre de l'Israélien, diffusé à l'ensemble des pays membres de l'accord de Schengen. « On m'a dit qu'en France, on me soupçonne d'être impliqué dans des crimes graves, peut-être à cause d'informations concernant mon service militaire dans la réserve, ou parce que quelqu'un a usurpé mon identité », a déclaré le réserviste à Ynet.

Pendant 15 heures, le couple a tenté d'obtenir de l'aide auprès de l'ambassade d'Israël à Paris et du consulat français, en vain. « La ligne d'urgence du consulat en France, destinée à venir en aide aux citoyens israéliens, est restée sans réponse jusqu'à 21 heures environ », a déploré le militaire. Le consul israélien a bien tenté d'intervenir, mais « personne au sein de la police française n'a réagi rapidement pour résoudre l'incident ».

Finalement, mardi après-midi, le couple a dû acheter à ses frais des billets pour le premier vol de retour vers Israël, abandonnant les vacances qu'ils avaient réservées. « Je n'arrive à obtenir de réponses de personne et je ne comprends pas pourquoi ils nous expulsent. Qu'ai-je fait pour mériter un tel "avertissement" ? », s'est-il indigné.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé que « la raison du refus était obscure », tout en précisant qu'elle n'était « pas liée à son service militaire de réserve, notamment au Liban et à Gaza ». Les autorités tchèques ont indiqué que seule la France pouvait lever cet avertissement et permettre à l'Israélien d'entrer sur le territoire européen.