La polémique s’envenime après la venue parisienne de Francesca Albanese
La présence samedi soir de la rapporteuse spéciale de l’ONU Francesca Albanese à Paris, pourtant annoncée dans un climat explosif, n’a donné lieu à aucun incident majeur. Mais son passage – maintenu malgré les vives critiques – relance les interrogations sur la complaisance dont bénéficient certaines voix radicales, au moment même où la France commémorait les attentats du 13 Novembre.
La soirée de samedi 15 novembre, redoutée par plusieurs associations et observateurs, s’est finalement déroulée sans heurts visibles. Francesca Albanese a présenté son livre à la Librairie Petite Égypte (Paris 2ᵉ), devant un public acquis et un dispositif discret. Aucune intervention policière ni confrontation directe n’a été signalée sur place.
Pourtant, la tension était palpable dans les jours précédents. Des collectifs de lutte contre l’antisémitisme avaient publiquement demandé l’annulation de l’événement, mettant en cause les prises de position d’Albanese – sanctionnée par Washington pour déclarations antisémites et accusée de minimiser les massacres du 7 octobre. Sur les réseaux sociaux, plusieurs messages fustigeaient ce qu’ils considéraient comme une « tribune offerte à l’apologie du Hamas ».
Dans son intervention, Albanese a une nouvelle fois accusé Israël de « crimes collectifs » à Gaza, reprenant une rhétorique déjà dénoncée par de nombreux gouvernements occidentaux et par des organisations spécialisées dans la lutte contre l’extrémisme. Aucune remise en cause, aucune nuance face aux critiques internationales : sa ligne reste inchangée.
En coulisses, l’inquiétude demeure. Cette venue parisienne, quelques jours seulement après les commémorations du 13 Novembre, est perçue par plusieurs responsables comme un signal problématique. Comment la France peut-elle réaffirmer sa détermination à combattre la radicalité islamiste tout en laissant s’exprimer, sans contre-discours officiel, une figure sanctionnée pour propos antisémites ?
Au-delà de l’événement lui-même, c’est la bataille des récits qui se poursuit. Les soutiens d’Albanese parlent d’« acte de vérité » ; ses opposants dénoncent un « double standard moral ». Paris, malgré elle, s’est retrouvée au cœur d’une nouvelle controverse qui interroge la cohérence européenne dans la lutte contre la haine et la désinformation autour du conflit à Gaza.