La Cinémathèque de Tel Aviv est au cœur d’une vive polémique depuis la révélation d’un événement organisé sous couvert d’hommage aux soldats de Tsahal. Ce qui devait être une soirée de solidarité s’est transformé, selon plusieurs participants, en un spectacle dont les véritables bénéficiaires n’étaient certainement pas les combattants envoyés en première ligne depuis deux ans de guerre. Le public venu soutenir les soldats a rapidement déchanté : une grande partie des ressources allouées à la soirée n’a jamais été destinée aux unités opérationnelles, mais absorbée par l’organisation et des partenaires extérieurs. Les soldats, eux, n’ont reçu qu’une fraction de ce qui avait été annoncé.
Le malaise a redoublé à mesure que les détails financiers ont émergé. Une part significative du budget provenait d’organismes municipaux ou para-publics, autrement dit de l’argent du contribuable. Plusieurs responsables locaux dénoncent un glissement inquiétant : utiliser la cause des combattants comme vitrine tout en préservant avant tout les intérêts de la structure organisatrice. Dans un contexte où des milliers de familles de réservistes jonglent avec salaires amputés et charges accrues, ce sentiment de « préjudice aux soldats » résonne particulièrement fort.
L’affaire dépasse le seul cadre d’un événement raté. Elle pose une question de fond : comment s’assurer que les initiatives présentées comme des gestes de soutien à Tsahal respectent réellement les combattants, leur dignité et leur besoin concret d’aide ? Dans une période où Israël se relève d’une guerre longue et coûteuse, les attentes envers les institutions culturelles et publiques sont plus élevées que jamais. La Cinémathèque, prise dans la tourmente, se retrouve désormais sommée de rendre des comptes, alors que l’opinion réclame transparence, rigueur et respect pour ceux qui risquent leur vie au service du pays.