La cérémonie organisée mercredi pour marquer les 52 ans de la disparition de David Ben-Gourion a pris une tournure inattendue. Sur le site emblématique où repose le fondateur de l’État, le chef d’état-major Eyal Zamir a prononcé un discours d’une rare franchise, qui a aussitôt retenu l’attention des médias et de la classe politique.
« Aujourd’hui, il est clair pour nous sans aucun doute : un leadership courageux, objectif et capable de transformer la réalité est nécessaire. Un leadership qui reconnaît l’échec et ose mener le changement. La responsabilité de commandement, c’est reconstruire », a-t-il déclaré. Dans le contexte tendu des relations entre Tsahal et l’échelon politique, ces mots ont été largement perçus comme un message direct adressé au ministre de la Défense Israel Katz et au sommet de l’État.
Les réactions n’ont pas tardé. Kan 11 a qualifié le discours de « transparent », Ynet d’« inhabituel et lourd de sous-entendus », tandis que Walla a évoqué « un signal que le pouvoir ne peut ignorer ». Le cadre de la cérémonie, hommage à Ben-Gourion – symbole d’intégrité, de responsabilité et de vision stratégique – renforçait encore la portée du message.
Eyal Zamir a également insisté sur la nécessité de repenser la sécurité nationale après une période jalonnée de défaillances et de secousses profondes. « Tsahal change déjà », a-t-il souligné, appelant parallèlement le pays à “changer aussi”. Il a rendu hommage aux soldats tombés et aux otages encore retenus, rappelant que la responsabilité morale de les ramener « reste totale ».
Dans un climat marqué par les rumeurs de remaniement et les divergences stratégiques, cette prise de parole apparaît comme un moment charnière. Cinquante-deux ans après Ben-Gourion, Eyal Zamir a utilisé cette tribune symbolique pour adresser un message clair : reconnaître les échecs, assumer les responsabilités et engager un véritable changement.