Moyen-Orient

Pas inédit vers le Liban : un émissaire israélien mandaté pour une rencontre officielle

Comme nous vous l'annoncions plus toi, Benyamin Netanyahou a ordonné d’envoyer un représentant israélien à une réunion avec des responsables politico-économiques libanais, « première tentative sérieuse » pour établir un socle de dialogue et, peut-être, une coopération économique entre les deux pays encore officiellement en état de guerre.

2 minutes
3 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Pas  inédit vers le Liban : un émissaire israélien mandaté pour une rencontre officielle
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La présidence libanaise a répliqué par un communiqué très formel : le président Joseph Aoun – après consultation du président du Parlement Nabih Berri et du Premier ministre Nawaf Salam – a nommé l’ancien ambassadeur et avocat Simon Karam à la tête de la délégation libanaise. Il participera dès aujourd’hui à une réunion de la commission technico-militaire de Naqoura, structure créée à la suite de l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024 et chapeautée par les États-Unis.

Cette avancée intervient alors que la tension reste palpable au Liban. La veille, un cadre du Hezbollah, Hussein al-Nemer, déclarait que l’organisation « ne cherche pas la guerre » mais « ne déposera jamais les armes », dénonçant la pression militaire et diplomatique exercée sur elle. Selon lui, la bataille « n’est pas terminée ». En parallèle, les violations répétées du cessez-le-feu ont ravivé les inquiétudes internationales quant à la stabilité du pays.

La démarche israélienne bénéficie d’un appui américain explicite. L’ambassadeur américain à l’ONU Mike Waltz a réaffirmé que les États-Unis continuent de garantir la légitimité d’Israël à se défendre et d’œuvrer pour un cadre post-conflit à Gaza. Il a par ailleurs qualifié l’UNRWA « d’organe opérationnel du Hamas » et estimé que la communauté internationale devait éviter tout retour au cycle attaque du Hamas – riposte israélienne – statu quo. Les États-Unis discutent aussi, selon Waltz, avec l’Indonésie, l’Azerbaïdjan et d’autres pays susceptibles de participer à une force internationale de stabilisation.

La demande de Netanyahou marque un changement profond : pour la première fois, Israël et le Liban envoient simultanément des représentants civils à une instance commune — signe timide, mais réel, que les deux pays cherchent à tester les limites d’une désescalade durable. Si ce canal venait à se consolider, il pourrait devenir un levier économique et sécuritaire inédit pour la frontière nord, dans une région où l’équilibre reste suspendu aux positions du Hezbollah et aux initiatives américaines.

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