Politique

Herzog sur une grâce pour Netanyahou : "Je respecte le président Trump, mais Israël est un Etat souverain"

"Il s'agit d'une demande exceptionnelle", a-t-il souligné, insistant sur le fait que sa décision serait guidée par "l'intérêt du peuple d'Israël"

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6 décembre 2025

ParJohanna Afriat

Herzog sur une grâce pour Netanyahou : "Je respecte le président Trump, mais Israël est un Etat souverain"
Isaac Herzog Photo : Flash90

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Dans un entretien accordé au média américain Politico, le président israélien Isaac Herzog a adopté une position nuancée concernant la demande de grâce présentée par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, actuellement sous le coup de poursuites judiciaires.

Interrogé sur les pressions exercées par le président américain Donald Trump en faveur d'une grâce, Herzog a tenu à saluer son homologue américain tout en réaffirmant l'indépendance d'Israël. "Je respecte l'amitié du président Trump et son opinion", a-t-il déclaré, rappelant le rôle joué par Washington dans les négociations pour la libération des otages. "Mais Israël est, par nature, un État souverain, et nous respectons pleinement le système juridique israélien et ses exigences", a-t-il ajouté.

Le président Herzog a confirmé la réception de la requête formelle de Netanyahou, précisant qu'une procédure était en cours auprès du ministère de la Justice. "Il s'agit d'une demande exceptionnelle", a-t-il souligné, insistant sur le fait que sa décision serait guidée par "l'intérêt du peuple d'Israël".

Questionné sur un précédent historique - la grâce anticipée accordée par son père, l'ancien président Haim Herzog, à des agents du Shin Bet dans l'affaire Kav 300 - le président actuel a rappelé que "toute grâce anticipée doit être examinée au cas par cas", en tenant compte de "l'égalité devant la loi" et des "circonstances propres à chaque affaire".

Face aux questions sur une éventuelle réaction de Donald Trump en cas de refus de gracier le Premier ministre, Herzog a préféré botter en touche. "Je ne pense pas qu'il soit approprié d'en discuter publiquement", a-t-il déclaré, tout en assurant que les relations avec Trump demeuraient "chaleureuses et ouvertes".

Cette stratégie d'évitement illustre la position délicate du président israélien, contraint de naviguer entre les attentes de l'allié américain et le respect des institutions judiciaires nationales. "Il faut replacer les choses dans leur contexte et ne pas tirer de conclusions hâtives", a-t-il conclu.