En ce jour de commémoration de la Shoah, une histoire transgénérationnelle fait douloureusement écho à l’actualité : celle de la famille Bibas, symbole d’un peuple frappé à répétition par la tragédie.
Lea, arrière-grand-mère des petits Ariel et Kfir Bibas, était une survivante des camps en Roumanie. À la fin de la guerre, elle part avec les rares membres rescapés de sa famille pour tenter de reconstruire une vie au Pérou. Animée par le rêve sioniste, elle décide quelques années plus tard de faire son alyah avec son mari et leurs jeunes enfants. La famille s’installe au kibboutz Nir Oz, un lieu de renaissance collective pour de nombreux survivants venus bâtir un futur sur la terre d’Israël.
Lea s’éteint de vieillesse, entourée des siens, après avoir vu sa famille s’épanouir dans le kibboutz. Sa fille Marguit perpétue cet héritage en fondant à son tour une famille. De son union naît notamment Shira, mère d’Ariel et Kfir.
Mais le 7 octobre 2023, le cycle de la violence rattrape cette lignée marquée par l’Histoire : Marguit et son mari sont assassinés dans leur maison à Nir Oz lors de l’attaque du Hamas. Leur fille Shira et ses deux enfants sont enlevés à Gaza, où ils seront tués en captivité.
L’histoire de la famille Bibas incarne, à elle seule, la tragédie d’Israël : celle d’un peuple revenu à la vie après les camps, ayant bâti des kibboutzim en plein désert, pour voir à nouveau son existence menacée. Comme tant d’autres dans le sud du pays, Nir Oz portait en son sein l’héritage des rescapés. Ce lien entre passé et présent rappelle, aujourd’hui plus que jamais, que la mémoire ne doit jamais s’effacer.
Que leurs mémoires soit bénies et jamais oubliées.
Sur la base d’informations fournies par un proche de Shiri Bibas