Alors que ce mardi pour la deuxième fois en 10 jours, des routes sont bloquées à travers le pays par des manifestants répondant à l'appel du QG des familles d'otages, certains proches d'otages ont tenu à se désolidariser de ce mouvement.
Selon eux, nuire au quotidien des Israéliens ne ramènera pas leurs enfants et au contraire ne fait qu'éloigner leur retour.
Ainsi, Tsvika Mor, le père d'Eytan toujours otage à Gaza, a déclaré ce matin: « Quelle honte ! S’ils ont des reproches à adresser au gouvernement, qu’ils manifestent devant les maisons des ministres et qu’ils nous laissent tranquilles », a déclaré Tsvika.
Et d'ajouter: « Hier seulement, ont été publiés les documents secrets des renseignements du Hamas qui montrent clairement que les appels à ne plus servir en tant que réservistes et toutes les manifestations de violence à l’intérieur d’Israël de la part des organisations de protestation ont donné de la force au Hamas. Et aujourd’hui vous continuez avec ça ? »

Tsvika Mor. Photo by David Cohen/Flash90
Puis il a déploré : « Aujourd’hui encore vous continuez à punir les citoyens d’Israël, à provoquer ici la division, la haine, à nous bloquer sur les routes, alors que nous sommes en chemin avec nos enfants, vers les hôpitaux ou que des réservistes doivent rejoindre le front ? Vous nous punissez, nous les citoyens d’Israël ? Quelle honte ! Si vous avez des reproches contre le gouvernement, bloquez les ministres, et laissez-nous tranquilles. »

Eli Shtivi. Photo by Yossi Aloni/Flash90
Ses propos rejoignent ceux d’Eli Shtivi, père d’Idan – un otage assassiné dont le corps est retenu à Gaza – qui s’est également exprimé contre cette forme de mobilisation : « Les blocages de routes et la paralysie du pays, ce n’est pas ce qui ramènera les otages, cela ne fait qu’ennuyer le citoyen lambda. J’entends depuis Gaza les appels du Hamas à renverser le gouvernement et à parvenir à un accord qui mènerait aussi à la création d’un État palestinien, et malheureusement beaucoup font écho à cet appel. Nous ne devons pas céder à cela. Je ne suis pas d’accord qu’un État palestinien soit établi sur le sang de mon enfant. »
Plusieurs parents endeuillés par la guerre ont également fait part de leur désapprobation face à ce mouvement qui vise à mobiliser les Israéliens autour de la cause des otages par le biais d'une paralysie du pays.