Un rapport de l'Institut national d'assurance sur la sécurité alimentaire révèle qu'environ 968 000 foyers israéliens, soit 27,1% des ménages du pays, vivent en situation d'insécurité alimentaire. Ce chiffre représente 2,8 millions de personnes, dont près d'un million d'enfants.
Si ce taux marque une amélioration par rapport aux 30,8% enregistrés en 2023, il demeure nettement supérieur à la moyenne des pays de l'OCDE et témoigne d'une crise sociale persistante.
Le rapport met également en lumière que 26,5% des ménages déclarent ne pas avoir accès à une alimentation saine en raison du coût élevé des produits. Face à ce constat, les auteurs préconisent l'élargissement du programme de bons alimentaires, l'augmentation des allocations, le renforcement des cantines scolaires et l'adoption d'un plan pluriannuel stable.
Les écarts entre groupes de population sont particulièrement marqués. Dans la société arabe, 58% des ménages sont touchés par l'insécurité alimentaire, contre 25% dans la communauté orthodoxe et 19,1% chez les Juifs non orthodoxes.
Géographiquement, plus d'un tiers des habitants du Nord et de Jérusalem (36,7% et 37% respectivement) connaissent cette situation précaire.
Les enfants et les familles nombreuses en première ligne
La situation est particulièrement alarmante chez les enfants : 31,7% grandissent dans des foyers où l'accès à une alimentation stable n'est pas garanti. Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, ce taux atteint 22,8%.
La composition du foyer joue un rôle déterminant : 39,5% des familles de six personnes ou plus sont en situation d'insécurité alimentaire, tandis que 31% des personnes vivant seules se trouvent dans la même situation.
Le revenu reste le principal déterminant de l'insécurité alimentaire. Les ménages comptant moins de deux personnes actives présentent un risque 1,5 fois supérieur de ne pas avoir accès à une alimentation saine. Ce problème est particulièrement aigu dans les communautés orthodoxes et arabes (33% et 30,8% respectivement).
« Les conclusions alarmantes de ce rapport soulignent la nécessité d'élaborer une politique socio-économique à long terme garantissant à tous les résidents d'Israël un accès régulier à une alimentation suffisante et saine »,déclarent les auteurs de l'étude.
Zvika Cohen, directeur général par intérim de l'Institut national d'assurance, a insisté sur l'urgence d'agir : « La société israélienne doit redoubler d'efforts pour réduire sensiblement et significativement l'insécurité alimentaire chez les enfants et les personnes âgées. Une société développée ne peut tolérer ces inégalités et nous devons tout mettre en œuvre pour améliorer la situation actuelle. »