Quel impact va avoir la décision du Président américain, Donald Trump, d’imposer des droits de douane de 17% sur les importations israéliennes dans le secteur de la high-tech en Israël?
Karin Mayer Rubinstein, PDG et Présidente de l’Israel Advanced Technology Industries (IATI), fournit des éléments de réponse: « La décision du président américain Donald Trump d’imposer un tarif douanier de 17 % à Israël, ainsi qu’à d’autres pays, est une mesure spectaculaire aux implications potentielles considérables pour l’économie mondiale et, en particulier, pour l’économie israélienne. Cette décision aura également un impact direct sur l’industrie israélienne de la haute technologie. À ce stade, il y a plus de questions que de réponses, et nous attendons la publication des règles définitives qui préciseront la portée de cette mesure et sa mise en œuvre concrète. D’une part, le taux de tarif fixé pour Israël est relativement bas par rapport à d’autres pays, ce qui pourrait offrir un avantage compétitif aux entreprises israéliennes face aux entreprises étrangères non américaines. D’autre part, l’industrie israélienne de la haute technologie est en concurrence principalement avec des entreprises américaines, rendant l’impact global plus complexe et dépendant des détails de la décision.
Si ces tarifs ne s’appliquent qu’aux biens physiques – tels que les composants électroniques, les machines ou les produits alimentaires – l’impact direct sur le secteur de la haute technologie restera limité. Toutefois, un préjudice potentiel à d’autres secteurs économiques pourrait indirectement affecter l’écosystème de l’innovation.
À l’inverse, si les tarifs concernent également les produits logiciels, et en particulier les services de type Software as a Service (SaaS) – qui constituent le cœur de l’activité de nombreuses entreprises israéliennes de haute technologie – cela pourrait modifier profondément leur accès au marché américain et même dissuader les investisseurs et clients potentiels. Il est également essentiel d’examiner si ces tarifs s’appliqueront à l’exportation de puces électroniques, un secteur stratégique dans lequel les entreprises israéliennes sont très actives à l’échelle mondiale.
Actuellement, la question fait l’objet d’une analyse approfondie par des experts fiscaux en Israël et aux États-Unis, mais il est déjà évident que le gouvernement doit travailler en étroite collaboration avec l’industrie pour s’assurer que les règles finales fixées aux États-Unis minimisent les dommages pour le secteur israélien.
L’Israel Advanced Technology Industries (IATI) continuera à œuvrer à tous les niveaux, en Israël et à l’étranger, avec les décideurs politiques, les représentants gouvernementaux et les investisseurs, afin de garantir une visibilité maximale aux entreprises israéliennes de haute technologie et de préserver leur compétitivité sur le marché international. »
Hier (jeudi) après l’annonce du Président américain, le ministre israélien des Finances, Betsalel Smotrich, a convoqué deux réunions d’urgence.
Au cours de ces réunions, les impacts potentiels du programme sur l’économie israélienne ont été examinés, tant en termes de risques que d’opportunités, et divers scénarios économiques ont été présentés.
Parallèlement, le ministère des Finances maintient un dialogue continu avec l’administration américaine afin de réduire l’ampleur des tarifs douaniers et d’en atténuer l’impact sur l’industrie israélienne, en coordination avec les ministères gouvernementaux concernés. De plus, des discussions régulières sont menées avec le secteur privé pour mieux comprendre les conséquences et optimiser les mesures en faveur de l’industrie israélienne.
»Le ministre des Finances agit en pleine coordination avec le Premier ministre et a donné instruction de poursuivre le suivi des effets du programme tarifaire, de coordonner la réponse avec les partenaires gouvernementaux, d’approfondir la coopération avec le secteur privé pour identifier les défis et de maintenir le dialogue avec l’administration américaine afin de limiter l’impact sur l’industrie israélienne », a indiqué le ministère des Finances.