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Nouveau revers : le ministre américain de la Défense annule sa visite en Israël

Pete Hegseth devait arriver en Israël en début de semaine prochaine, finalement il se joindra à la tournée du président Donald Trump au Moyen-Orient de laquelle Israël a été exclu

4 minutes
9 mai 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Nouveau revers  : le ministre américain de la Défense annule sa visite en Israël
Pete Hegseth et Benyamin Netanyahu au Pentagone le 5/2/25 : Service de la communication du Secrétaire à la Défense

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Donald Trump n'a pas inclus Israël dans son itinéraire prévu au Moyen-Orient, qui le mènera en Arabie saoudite, aux Émirats et au Qatar. Le ministre de la Défense américain, Pete Hegseth, l’y accompagnera, ce qui signifie qu'il annule ainsi sa visite en Israël, initialement prévue pour le début de semaine prochaine.

À Tel-Aviv, l’ambassadeur des États-Unis en Israël, Mike Huckabee, a tenu ce vendredi une conférence de presse pour présenter un nouveau mécanisme de distribution de l’aide humanitaire à Gaza – sans aucune implication du Hamas et sans condition liée à la libération des otages. Tsahal assurera la sécurité des convois, mais ne participera ni à la distribution ni à l’acheminement de la nourriture. « Il n’y a aucun désaccord entre nos deux pays, et certainement pas de rupture. Les États-Unis ne reculent pas », a insisté le diplomate.

« Le président Trump a été clair : l’aide humanitaire à Gaza est une priorité urgente », a souligné Huckabee. Il a fustigé le Hamas, accusé d’avoir détourné de l’aide alimentaire pour la vendre au marché noir et financer ses activités terroristes : « Ce qui devait nourrir des enfants affamés a été utilisé pour acheter des armes. »

Huckabee a affirmé que le nouveau dispositif empêcherait le Hamas de mettre la main sur l’aide : « Ce processus a été lancé. Les vivres seront distribués efficacement et en toute sécurité aux habitants qui en ont désespérément besoin. Plusieurs partenaires ont accepté de prendre part à cette mission. » Il a aussi précisé que les forces de défense israéliennes seront impliquées uniquement pour garantir la sécurité, en tant que zone de guerre, mais ne manipuleront ni n’achemineront les cargaisons : « Israël soutient l’opération. Dire que les Israéliens s’en fichent est faux. Ils tiennent profondément à ce que cette aide parvienne à la population civile, à condition que le Hamas ne s’en empare pas. »

Interrogé sur un éventuel lien entre cette aide et une trêve à Gaza, Huckabee a répondu : « L’aide n’est conditionnée à rien, si ce n’est notre capacité à la faire entrer dans la bande de Gaza. Cela ne dépend pas de la situation militaire. » Il a indiqué qu’une société de sécurité privée serait chargée de sécuriser les centres de distribution, dans lesquels les employés effectueront la répartition des denrées. « L’armée israélienne n’en fera pas partie », a-t-il insisté.

« Ce ne sera pas parfait dès le départ, il y aura des défis, mais nous répondons aux critiques des gouvernements et de l’ONU qui demandaient : ‘Pourquoi personne ne fait rien ?’ Eh bien, voilà, nous agissons », a-t-il déclaré. Selon lui, le principal danger est la faim, pas les opérations : « Le risque, c’est de ne rien faire. »

Quant à la relation entre Israël et l’administration Trump, Huckabee a affirmé : « Aucun président américain n’a autant soutenu Israël que Trump : reconnaissance de Jérusalem comme capitale, transfert de l’ambassade, reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan, et récemment la levée de l’embargo sur les armes. Le président est constant dans son soutien, et rien n’indique que cela changera. »

Parallèlement, Steve Witkoff, émissaire spécial de Trump pour le Moyen-Orient, a présenté devant le Conseil de sécurité de l’ONU une initiative humanitaire de grande ampleur baptisée Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Cette fondation vise à restaurer l’aide aux Palestiniens via une infrastructure logistique « transparente, indépendante et neutre », afin de regagner la confiance des donateurs et contourner les détournements passés.

La première phase prévoit l’établissement de quatre centres de distribution sécurisés à travers la bande de Gaza, chacun pouvant desservir jusqu’à 300 000 personnes, soit 1,2 million de bénéficiaires dès le lancement, avec une extension possible jusqu’à 2 millions. Le Département d’État américain a indiqué être « à quelques étapes seulement d’une solution opérationnelle pour l’entrée de l’aide à Gaza ».

Lors de la réunion à l’ONU, plusieurs ambassadeurs ont vivement critiqué Witkoff, l’accusant d’occulter la responsabilité d’Israël dans la situation humanitaire actuelle. L’émissaire américain a réaffirmé que l’objectif principal est d’empêcher le Hamas de bénéficier du dispositif. Pour l’heure, les Nations unies et plusieurs ONG humanitaires s’opposent à cette initiative et refusent d’y collaborer.


Commentaires

yacotito5/9/2025

que l'ONU refuse de collaborer, cela prouve qu'elle ne cherche pas de solution. Ce qu'elle veut c'est accuser Israel

N7705/9/2025

Je ne vois toujours pas de justification morale à la distribution de nourriture au bénéfice de ces fils de p.