Les autorités américaines et israéliennes observent avec un optimisme prudent les efforts du gouvernement libanais pour reprendre le contrôle de l'aéroport international Rafik Hariri, longtemps utilisé comme plaque tournante logistique par le Hezbollah, révèle le Wall Street Journal.
"Il y a des raisons d'espérer", confie au quotidien américain un haut responsable participant au comité international de supervision du cessez-le-feu. "En seulement six ou sept mois, nous avons atteint un niveau que je n'imaginais pas possible, même en novembre dernier."
Des mesures concrètes contre l'influence du Hezbollah
Situé dans une zone densément peuplée du sud de Beyrouth traditionnellement sous influence du Hezbollah, l'unique aéroport commercial du Liban fait l'objet d'une vaste opération de sécurisation. Selon de hauts responsables libanais, plusieurs dizaines d'employés soupçonnés d'entretenir des liens avec l'organisation chiite ont été écartés de leurs fonctions.
Le Premier ministre Nawaf Salam a également annoncé l'arrestation de plusieurs passeurs et une application plus rigoureuse des lois existantes. "Vous pouvez sentir la différence", a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé au journal. "Nous améliorons notre gestion de la contrebande pour la première fois dans l'histoire du Liban."
Nouvelles technologies et renforcement des contrôles
Le personnel au sol de l'aéroport affirme désormais ne plus recevoir d'instructions pour exempter certains vols ou passagers des contrôles de sécurité. Un haut responsable sécuritaire libanais a par ailleurs confirmé le déploiement de nouvelles technologies de surveillance intégrant l'intelligence artificielle.
Ces mesures s'ajoutent à la suspension des vols en provenance d'Iran depuis février dernier, coupant ainsi une voie d'approvisionnement cruciale pour le Hezbollah.
Les autorités libanaises ont récemment intercepté une tentative de contrebande de plus de 22,5 kilogrammes d'or destinés au Hezbollah via l'aéroport. Des membres de l'organisation auraient reconnu rencontrer des difficultés croissantes pour utiliser cette infrastructure stratégique.
Ces obstacles financiers compromettent la capacité du Hezbollah à financer la reconstruction des zones endommagées pendant les combats, à prendre en charge les blessés et à reconstituer ses capacités militaires.
Malgré ces avancées, les responsables américains et israéliens soulignent qu'il reste "encore beaucoup de travail à faire" pour neutraliser complètement l'influence du Hezbollah dans cette infrastructure critique et dans le pays.
Dans une autre victoire majeure qui démontre sa réelle volonté de combattre le terrorisme, le gouvernement libanais a par ailleurs obtenu dernièrement la reddition des milices du Hamas opérant depuis le pays pour lancer des roquettes sur Israël.