Lors d’une conférence organisée hier soir (samedi) à Doha, la capitale du Qatar, sous l’égide de la chaîne Al Jazeera et consacrée au « dialogue irano-arabe » sous le thème « Liens solides et intérêts communs », le Premier ministre qatari, Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim bin Jaber Al Thani, et le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi se sont rencontrés. Ils ont évoqué, entre autres, les développements dans la Bande de Gaza.

Le Premier ministre qatari a également salué la reprise des négociations sur le sujet du nucléaire entre l'Iran et les Etats-Unis.

A l'occasion de cette conférence, le ministre iranien a prononcé un discours parsemé d'attaques virulentes contre Israël et les États-Unis.

Selon Araghchi, ''la région a plus que jamais besoin de compréhension, de solidarité et de coopération mutuelle''. Il a prétendu que l’Iran privilégiait ''le langage de l’unité'' et voyait dans ''le consensus régional'' un objectif prioritaire. Revenant sur les développements récents dans la région, il a estimé que, ''malgré leur caractère douloureux, ils contribué à rapprocher les positions des pays de la région face à des défis communs'', faisant allusion à la lutte contre Israël et les Etats-Unis.

Le représentant iranien a ensuite explicitement condamné Israël en lui niant le droit de se défendre contre les actes que son pays commandite contre lui et au contraire en le présentant comme l'agresseur: ''L’entité sioniste constitue la plus grande menace pour la paix dans la région, et les États-Unis, par leur soutien à cette entité – sont devenus partenaires de ses crimes. Aujourd’hui, l’idée des deux États a été officiellement effacée par l’entité sioniste, qui agit ouvertement pour l’anéantissement du peuple palestinien et son expulsion par la force. La question palestinienne est plus que jamais en danger. L’entité sioniste, depuis plus de 8 décennies, a été et reste une source d’instabilité, de menace et de guerres dans cette région. L’entité sioniste, en plus de l’anéantissement des habitants de la bande [de Gaza], poursuit ses attaques terroristes contre la Syrie, le Liban et le Yémen. Le but de ces attaques est de semer la destruction, l’affaiblissement et l’effusion de sang dans les États islamiques, ainsi que de conquérir le plus de territoires possible. La lutte contre ces actes criminels est un devoir légal et moral qui incombe aux pays de la région''.

Enfin, il a abordé le dossier nucléaire iranien en affirmant que le projet de l'Iran est uniquement civil. Araghchi a déclaré: ''L’Iran considère l’acquisition d’armes nucléaires comme interdite, mais en parallèle, l’Iran insiste sur son droit d’utiliser le nucléaire à des fins pacifiques, y compris l’enrichissement de l’uranium. Nous ne cherchons pas à obtenir l’arme nucléaire, et il n’y a pas de place, dans l’idéologie défensive de l’Iran, pour des armes de destruction massive. Les pays occidentaux et tous ceux qui appellent à la lutte contre les armes nucléaires doivent renoncer aux doubles standards: d’un côté, ils s’inquiètent du programme nucléaire à des fins pacifiques de l’Iran et d’autres pays de la région, et de l’autre, ils permettent à une entité occupante et criminelle de posséder un large arsenal nucléaire. Si l’objectif des négociations est de garantir que l’Iran ne parvienne pas à obtenir l’arme nucléaire, alors cet objectif est atteignable et un accord est à portée de main. Cependant, si le but des négociations est de priver l’Iran de ses droits nucléaires et d’imposer des exigences déraisonnables – alors l’Iran ne renoncera pas aux droits de son peuple''.