Les États-Unis et l’Iran ont repris ce dimanche leurs pourparlers indirects sur le programme nucléaire iranien à Oman, après le report de la rencontre initialement prévue à Rome le 3 mai. Ces négociations, organisées avec la médiation des autorités omanaises, marquent le quatrième cycle de dialogue indirect entre le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.
Malgré des divergences persistantes sur les questions centrales, les discussions – qui ont duré environ trois heures – se sont concentrées sur les grandes lignes d’un éventuel accord, en l’absence d’équipes techniques. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié les échanges de « difficiles mais productifs », soulignant des avancées dans la compréhension mutuelle et évoquant un prochain cycle à déterminer par Oman.
Le ministre des Affaires étrangères d’Oman a déclaré, quant à lui, que le quatrième cycle de négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis avait inclus « des idées efficaces et originales », reflétant « la volonté des deux parties de parvenir à un accord honorable ».
En parallèle, Abbas Araghchi a réaffirmé que Téhéran ne renoncera pas à son droit à l’enrichissement de l’uranium, bien qu’il soit prêt à envisager certaines limitations en échange de la levée des sanctions. Washington, de son côté, campe sur une ligne dure avec l’objectif d’un démantèlement complet des installations nucléaires iraniennes (Natanz, Fordo, Ispahan). Witkoff a également averti que sans progrès rapide, les pourparlers seraient interrompus.
Parallèlement, l’Iran accuse les États-Unis de manquer de sincérité, et de chercher à piéger les négociateurs pour faire capoter le processus. Parallèlement, le chef de la diplomatie iranienne a mis en garde l’Europe, dans une tribune dans le journal Le Point, contre une posture hostile qui, selon lui, pourrait déclencher une course mondiale à l’armement nucléaire, menaçant d’abord le continent européen. Il a directement critiqué l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni pour avoir privilégié l’affrontement à un rapprochement.
Des responsables iraniens ont également fait savoir que toute reprise crédible des négociations exigerait une levée complète des sanctions américaines. Enfin, des sources à Oman ont exprimé leur inquiétude face à certains messages américains jugés nuisibles au climat des discussions, selon Al Mayadeen.