Les membres du parti réformiste du président iranien Massoud Pezeshkian ont adressé ce lundi une lettre au chef de l’État, exigeant une série de réformes qualifiées de « déclaration historique » par leurs auteurs. Le document formule cinq revendications majeures qui, si elles étaient mises en œuvre, bouleverseraient les fondements mêmes de la République islamique.
Les réformistes demandent le démantèlement du programme nucléaire en échange de la levée des sanctions occidentales, la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, l’abolition du port obligatoire du voile pour les femmes, la reconnaissance du plan de paix saoudien au Moyen-Orient et, plus spectaculaire encore, la séparation des Gardiens de la révolution de l’appareil gouvernemental, mettant fin à leur implication directe dans la politique intérieure et étrangère.
Cette dernière exigence constitue un défi sans précédent pour le système iranien. Depuis des décennies, les Gardiens de la révolution dominent la quasi-totalité des secteurs stratégiques du pays, de l’armée à l’économie en passant par la sécurité et la diplomatie. Les réduire à un rôle militaire strict reviendrait à remettre en cause le cœur du pouvoir en Iran.
Dans leur lettre, les signataires affirment que « l’avenir de l’Iran dépend de sa capacité à se désengager des crises internes et externes et à mener un processus de réconciliation nationale », appelant à saisir une « rare opportunité de sauver le pays ».
Jamais, depuis la fondation de la République islamique, des figures politiques proches du président n’avaient formulé de demandes aussi radicales.