Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a de nouveau accusé Israël de génocide lors d'un débat au Congrès de son pays, ce mercredi. Dans sa réponse à une provocation d'un membre du Parlement hostile à Israël, qui affirmait que l'Espagne commerçait avec un « pays génocidaire », Sánchez a déclaré : « Nous ne commerçons pas avec un pays génocidaire ».Des propos qui ont conduit le ministère des Affaires étrangères israélien à convoquer l'ambassadrice d'Espagne en Israël, Ana Salomón, pour une réprimande officielle, prévue pour demain.

Ce n’est pas la première fois que Pedro Sánchez critique Israël au cours de la guerre actuelle. En novembre dernier, il avait accusé Israël de ne pas respecter le droit international, ce qui avait aussi valu à l'ambassadrice espagnole d'être convoquée au ministère des affaires étrangères. La porte-parole du gouvernement israélien avait alors qualifié ses propos de « honteux, au moment même où des terroristes du Hamas massacraient des Israéliens à Jérusalem, notre capitale ».

Accusations similaires aux Pays-Bas et à Amsterdam

En parallèle, la maire d'Amsterdam, Femke Halsema, a provoqué une vive controverse en appelant le gouvernement néerlandais à condamner ce qu’elle a qualifié de « violations des droits de l'homme par Israël à Gaza ». Halsema a également qualifié les actions israéliennes de « génocide ». Selon elle, il est grand temps que la communauté internationale, l'Europe et les Pays-Bas se rangent du côté des Palestiniens et des habitants de Gaza, « tués avec une brutalité sans égale ». Elle a ajouté : « Lorsque des institutions respectées arrivent à de telles conclusions, il est de notre devoir de nous élever au-dessus des divergences politiques et de condamner sans équivoque les violations des droits de l'homme ». Ses propos se fondaient sur une analyse scientifique du War, Holocaust and Genocide Studies Institute (NIOD), qui a qualifié les actions israéliennes de génocide.

L'ambassadeur israélien en poste aux Pays-Bas, Modi Ephraim, a réagi fermement. « Je suis profondément choqué par les déclarations de la maire, ses propos ne déforment pas seulement la réalité du conflit actuel, mais ignorent aussi la souffrance des victimes israéliennes et le contexte dans lequel cette guerre se déroule. Affirmer qu'Israël tue délibérément des civils et affame des enfants résonne comme un écho des pages les plus sombres de l'histoire européenne. » Ephraim a aussi rappelé que le 7 octobre, Israël avait subi le massacre le plus brutal de Juifs depuis la Shoah. Il a critiqué la maire pour son silence face aux atrocités du Hamas et à la montée de l'antisémitisme à Amsterdam, une ville porteuse d'une histoire juive riche et tragique.