Tsahal dément toute rencontre directe entre le général Oded Basiuk, chef de la division des opérations de Tsahal, et les représentants du nouveau régime syrien. Ce dernier, désormais dirigé par Mohammad al-Charaa -connu aussi sous le nom d’Abou Mohammad al-Joulani-, continue pourtant de gagner en légitimité internationale. Dernier signe en date : une poignée de main remarquée avec Donald Trump, à l’occasion d’une visite du président américain à Doha.
Le général Basiuk s’est récemment rendu à Bakou, où il a rencontré des responsables turcs. Ces échanges s’inscrivent dans un contexte de discussions plus larges entre Israël et la Turquie sur l’avenir de la Syrie. La première réunion, plus stratégique, avait été menée par le conseiller à la sécurité nationale israélien, Tzahi Hanegbi. Selon l’armée, aucune rencontre directe n’a eu lieu entre Basiuk et des représentants du régime syrien.
Côté américain, l’évolution est plus claire : Trump a annoncé, à la surprise générale, la levée partielle des sanctions contre la Syrie. Une décision saluée à Damas et perçue comme un véritable ballon d’oxygène économique pour le régime post-Assad. Une décision qui aurait pris de court non seulement Israël mais aussi certains acteurs au sein même de l’administration américaine.
Le secrétaire d'État Marco Rubio a lui-même rencontré à Antalya son homologue syrien, le ministre des Affaires étrangères Assad Hassan al-Shibani. Ils ont discuté d'une « feuille de route » pour une levée progressive des sanctions, dont les modalités restent floues. Rubio a toutefois précisé que Washington n’envisageait pas à ce stade de suppression totale des restrictions, mais seulement des « concessions temporaires ». Il s’est dit encouragé par les signaux de la « nouvelle Syrie » en faveur d’une normalisation avec Israël et d’une expulsion des groupes terroristes.
La levée progressive des sanctions devrait permettre à la Syrie de recevoir des devises étrangères et à ses voisins d’investir dans sa reconstruction sans craindre des sanctions américaines. Le Trésor américain a confirmé le début du processus, soulignant que cette initiative visait à relancer l’économie syrienne et ses infrastructures. À Damas, les déclarations de Trump ont déclenché des scènes de liesse.

Scènes de liesse à Damas, aucun crédit mentionné
Dans une interview à la chaîne officielle syrienne al-Akhbariya, le chef de la diplomatie syrienne a affirmé que son pays comptait retrouver sa pleine souveraineté d’ici la fin du mandat Trump et faire revenir l’ensemble des Syriens en exil. Il a évoqué une normalisation progressive avec les États arabes et occidentaux, dont les États-Unis. Si le président américain peut lever certaines sanctions par décret, d'autres restent du ressort du Congrès, et leur suppression pourrait prendre du temps et des experts ont appelé à la prudence.
Israël, de son côté, serait resté en retrait. Contrairement à certaines affirmations publiées dans le journal qatari Al-Araby al-Jadeed, selon lesquelles Benyamin Netanyahu aurait supplié Trump de maintenir les sanctions, des sources israéliennes assurent que la question syrienne n’a pas été au cœur des échanges avec Washington ces derniers mois. Plutôt qu’une opposition frontale, Jérusalem aurait opté pour une posture de prudence, jugeant la décision américaine « raisonnable » dans le contexte post-Assad.
Dans le scénario le plus optimiste, cette évolution pourrait favoriser un basculement de la Syrie dans le camp occidental, affaiblir l’influence iranienne dans le pays, et renforcer l’axe saoudo-syrien, contrepoids stratégique au rapprochement entre Damas et Ankara.