International

Le procureur de la CPI mis en congé : Karim Khan quitte ses fonctions le temps de l’enquête pour viol

Certains responsables israéliens affirment que le procureur aurait précipité la procédure de mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant afin de détourner l’attention de la plainte pour viol

4 minutes
19 mai 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Le procureur de la CPI mis en congé : Karim Khan quitte ses fonctions le temps de l’enquête pour viol
Crédit : CPI

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

La Conférence des États parties à la Cour pénale internationale de La Haye a officiellement annoncé dimanche soir que le procureur général Karim Khan se mettait en congé « jusqu’à la fin de l’enquête » en cours à son encontre. Il est visé par de graves accusations d’agressions sexuelles, dont un viol présumé sur une collaboratrice.

L’enquête indépendante a été ouverte à la demande de la présidence de la Conférence des États parties afin de garantir « un processus équitable, impartial et respectueux du cadre légal de la CPI ainsi que des droits de toutes les parties concernées ». Selon la Cour, les résultats de l’enquête seront traités « en toute transparence, conformément au Statut de Rome ».

L’affaire remonte à l’année dernière, quelques semaines avant que Karim Khan n’annonce avec fracas des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant. Deux plaintes internes avaient alors été déposées contre lui, l’accusant d’avoir tenté d’imposer une relation sexuelle à l’une de ses assistantes. Le procureur a nié catégoriquement les faits. Depuis, une enquête des Nations unies est en cours, et Khan est également accusé d’avoir cherché à se venger des membres de son équipe qui soutenaient la plaignante.

Israël, de son côté, a récemment demandé à la CPI d’annuler les mandats d’arrêt émis à son encontre, s’appuyant notamment sur les éléments des enquêtes journalistiques et les témoignages détaillés des accusations contre Khan. Un responsable israélien, informé des coulisses de la Cour, a souligné que bien que Khan ne soit pas le seul à instruire le dossier contre Israël, la mise en congé du procureur « pourrait renforcer la demande israélienne » de revenir sur les mandats d’arrêt. Ce responsable précise toutefois que Khan se retire à cause des accusations personnelles à son encontre, et non en raison du dossier israélien.

Karim Khan avait été vivement critiqué par Israël pour avoir changé de position à la dernière minute : après avoir accepté une invitation officielle en Israël et envoyé une équipe préparatoire sur le terrain, il avait finalement annoncé les mandats d’arrêt de manière spectaculaire. Ce revirement brutal avait profondément choqué Jérusalem, qui y voit aujourd’hui un lien avec les révélations sur sa conduite personnelle. Certains responsables israéliens affirment que le procureur aurait précipité la procédure de mandats d’arrêt afin de détourner l’attention de la plainte pour viol. Selon ces sources, il aurait même fait appel à un avis juridique émanant d’un forum externe – qui n’existe pas officiellement au sein de la Cour – afin d’imposer sa position aux juges. Dans un témoignage publié par le Wall Street Journal, la plaignante – une avocate malaisienne dans la trentaine, mariée et mère d’un enfant – affirme que Khan l’aurait agressée sexuellement à plusieurs reprises. L’un des épisodes aurait eu lieu en décembre 2023 à New York : après lui avoir demandé de le rejoindre dans sa suite d’hôtel pour discuter de critiques formulées à son encontre par des cercles anti-israéliens, il aurait commencé à la toucher de manière inappropriée, avant de la forcer à avoir un rapport sexuel. Elle aurait tenté de fuir à plusieurs reprises, mais Khan l’aurait empêchée de partir. Selon elle, les agressions se seraient répétées dans plusieurs pays : au Venezuela, puis en Colombie, où il serait entré dans sa chambre d’hôtel au milieu de la nuit.

D’après des messages et témoignages transmis aux enquêteurs de l’ONU, Khan aurait ensuite tenté à plusieurs reprises de convaincre la victime de revenir sur ses accusations, allant jusqu’à pleurer et lui demander : « Dis-moi si je dois démissionner. Pense aux mandats d’arrêt contre les Palestiniens. » Il aurait également tenté de l’intimider en l’avertissant que la poursuite de l’enquête aurait des conséquences pour elle, sa famille, lui-même et « la justice pour les victimes ».

Pour Israël, il devient désormais de plus en plus clair que « Khan a été pris la main dans le sac ».

Tags

Commentaires

Bensimhon Yardéna 5/19/2025

Superbe nouvelle. Celui qui déteste Israël est repris par Dieu. Amen.