Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou suscite l'indignation au sein de sa propre coalition après avoir approuvé dimanche soir la reprise de l'acheminement d'aide humanitaire vers toutes les zones de la bande de Gaza.
Lors d'une réunion ministérielle particulièrement houleuse dimanche, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir a exigé un vote formel sur cette question, demande rejetée par Netanyahou. L'échange a atteint son paroxysme lorsque le chef du Conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, a accusé Ben-Gvir d'être "un rebelle".
Dans un communiqué virulent, le bureau de Ben-Gvir a déclaré que "toute aide humanitaire qui entre dans la bande de Gaza alimentera le Hamas et lui donnera de l'oxygène, tandis que nos otages croupissent dans les tunnels." Sur les réseaux sociaux, le ministre a directement interpellé Netanyahou : "Monsieur le Premier ministre, nos otages ne profitant d'aucune aide humanitaire !"
Le ministre des Finances Betsalel Smotrich, qui avait précédemment menacé de démissionner si une telle mesure était adoptée, a également exprimé son opposition catégorique : "Chaque camion qui atteint le Hamas à Gaza prolonge la guerre, renforce le Hamas et met en danger nos soldats."
La fronde s'est étendue au sein même du Likoud, le parti de Netanyahou. Le député Moshe Saada a qualifié cette décision de "mauvaise et immorale", tandis que sa collègue Tali Gottlieb a accusé le Premier ministre d'avoir été "trompé" par l'armée et les services de sécurité, affirmant qu'"il n'y a aucun danger de famine à Gaza."
Le Forum Tikva, représentant des familles d'otages, a également réagi avec colère : "Nous sommes choqués par la décision du cabinet d'offrir un cadeau sans contrepartie au Hamas, alors que nos proches souffrent de la faim depuis près de 600 jours."
Face à cette vague de critiques, le bureau du Premier ministre a précisé que la décision avait été prise "sur recommandation de l'armée israélienne" et en raison d'une "nécessité opérationnelle" pour permettre l'expansion des combats contre le Hamas. Le communiqué souligne qu'Israël "introduira une quantité de nourriture de base" pour éviter une crise alimentaire qui "mettrait en péril la poursuite de l'opération Chars de Gédéon", tout en s'efforçant "d'empêcher le Hamas de prendre le contrôle de la distribution de l'aide".