Le PDG de Ryanair, Michael O'Leary, a fait part lundi de son exaspération face aux perturbations sécuritaires à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Lors d’une conférence avec des analystes financiers, il a averti que la compagnie pourrait envisager de redéployer ses avions vers d'autres destinations en Europe si la situation ne s’améliore pas.
« Je crois que nous aussi, nous commençons à perdre patience avec Israël et les vols à destination et en provenance de Tel-Aviv », a-t-il déclaré, en marge de la présentation des résultats annuels du groupe. Il a précisé que les vols vers Tel-Aviv étaient déjà suspendus jusqu’au début du mois de juin et a ajouté : « Si ces perturbations sécuritaires persistent, il vaudrait franchement mieux affecter ces appareils à d'autres lignes européennes. »
Très prisée des voyageurs israéliens, la compagnie low cost avait suspendu ses vols vers et depuis Israël en raison de la guerre, avant de les reprendre le 31 mars. Depuis, les liaisons ont été maintenues malgré les tirs de missiles houthis en direction de l’aéroport Ben Gourion, dont l’un a atteint sa cible. Mais face à la récurrence des menaces, Michael O'Leary pourrait bien décider de faire changer de cap à ses appareils.

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Ryanair a enregistré une baisse de 16 % de son bénéfice annuel, tombé à 1,61 milliard d’euros pour l’exercice clos fin mars. En cause : une réduction moyenne de 7 % des tarifs, mise en œuvre pour remplir les avions dans un contexte économique tendu. Une stratégie qui a permis à la compagnie d’augmenter son trafic de 9 %, dépassant les 200 millions de passagers transportés.
Mais cette croissance a été freinée par plusieurs facteurs : des clients au budget plus serré, une faible demande via les agences de voyages en ligne avant l’été, et des vacances de Pâques mal positionnées. La compagnie a également souffert de retards répétés dans les livraisons de Boeing, qui continueront à impacter sa croissance. Pour l’exercice en cours, Ryanair anticipe une hausse modeste de 3 % du trafic, avec un objectif de 206 millions de passagers.
Très dépendante du constructeur américain, Ryanair n’écarte plus l’option de se tourner vers le chinois COMAC si les prix des avions devaient augmenter sous l’effet de droits de douane américains. Une mise en garde directe de Michael O’Leary, qui met Boeing sous pression, alors que le groupe est encore secoué par des retards industriels et un grave incident sur un 737 MAX début 2024.