Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est attendu mercredi à Beyrouth, alors que le gouvernement libanais souhaite désarmer les camps palestiniens du pays. Selon des sources palestiniennes, cette question sensible devrait figurer en bonne place dans ses échanges avec les responsables libanais.
Sarkhan Sarkhan, membre de la direction de l’OLP, affirme que l’organisation soutient une supervision conjointe des armes en coordination avec Beyrouth, mais met en garde contre une tentative de désarmement forcé, qui pourrait provoquer des troubles sociaux et sécuritaires. Il insiste sur le fait que les armes de l’OLP servent uniquement à assurer la stabilité des camps, et réfute l’idée qu’ils constitueraient des « zones de non-droit ».
Selon plusieurs sources palestiniennes citées par Asharq Al-Awsat, des pourparlers à huis clos seraient en cours entre les autorités libanaises et des responsables palestiniens pour parvenir à un accord sur le désarmement des « camps hors des camps » — autrement dit, les zones périphériques aux camps traditionnels — et au contrôle de l’arsenal présent à l’intérieur. Objectif : mettre un terme aux tirs de roquettes non autorisés et à la circulation incontrôlée d’hommes armés. Mais l’implication de l’Autorité palestinienne — en particulier du Fatah — dans l’élaboration de cette feuille de route suscite la méfiance de plusieurs factions, notamment islamistes, qui dénoncent l’absence d’un consensus national palestinien au Liban. Les groupes jihadistes, implantés dans plusieurs camps, se montrent particulièrement réticents à toute idée de désarmement, à moins d’obtenir des garanties concrètes sur le sort de leurs membres recherchés. « Ils perçoivent toute initiative de désarmement, sans accord global, comme une tentative de marginalisation forcée », explique l’une des sources.
La visite d’Abou Mazen pourrait donc s’avérer déterminante pour apaiser les tensions… ou les attiser.