Un rapport du quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, publié samedi, révèle des témoignages inédits provenant de sources internes au Hamas, qui reconnaissent pour la première fois l’ampleur de la crise frappant l'organisation terroriste depuis le début de la guerre. Selon ces révélations, le mouvement islamiste est confronté à une situation économique, militaire et administrative sans précédent, réduisant considérablement sa capacité à assurer la gestion civile et militaire de la Bande de Gaza.
Depuis plusieurs mois, les fonctionnaires des institutions gouvernementales sous contrôle du Hamas perçoivent des salaires dérisoires, avoisinant les 900 shekels. Plusieurs structures administratives ont cessé de fonctionner faute de financement.
Sur le plan militaire, la branche armée du Hamas n’a pas versé de solde à ses combattants depuis trois mois. Le mouvement peine à financer son approvisionnement en matériel militaire, ce qui affaiblit sa capacité opérationnelle dans la durée.
Par ailleurs, les familles des membres tués, blessés ou emprisonnés n'ont plus reçu les compensations promises au début du conflit, alimentant un mécontentement croissant au sein du mouvement et parmi les partisans du Hamas.
L'organisation terroriste fait également face à une grave désorganisation interne. Des postes clés restent vacants en raison des frappes israéliennes qui ont désarticulé sa chaîne de commandement. Cette vacance crée un vide de gouvernance que le mouvement peine à combler.
Dans ce contexte de crise généralisée, l’ordre public se délite rapidement. Des scènes de pillage, largement relayées sur les réseaux sociaux, montrent des habitants s’emparant de sacs de farine transportés entre Khan Younès et Rafah. Ces images ont suscité une vague d’indignation au sein de la population palestinienne, certains internautes accusant les pillards d’aggraver la crise humanitaire pour des gains personnels.
Face à l’effondrement progressif des institutions, à la pénurie aiguë de ressources et à la désintégration de l’ordre civil, le Hamas se retrouve confronté à une crise sans précédent.