Quelques jours à peine après son élection, le pape Léon XIV a adressé un signe d'ouverture au monde juif : dans une lettre personnelle envoyée au rabbin Noam Marans, directeur des Affaires interreligieuses de l’American Jewish Committee -AJC-, le nouveau souverain pontife a réaffirmé son « engagement à poursuivre et à renforcer le dialogue et la coopération de l’Église avec le peuple juif, dans l’esprit de la déclaration Nostra Aetate du Concile Vatican II, adoptée en 1965 ».

Cette lettre s’inscrit dans la continuité d’un tournant historique amorcé par Nostra Aetate. Ce texte fondamental a marqué, pour la première fois, un rejet explicite par l’Église catholique du principe de culpabilité collective des Juifs dans la crucifixion de Jésus. Il a également mis en lumière les racines spirituelles profondes du christianisme dans le judaïsme et plaidé pour un dialogue empreint de respect. Cette réévaluation a été non seulement théologique, mais aussi morale, en réponse à la Shoah et à l’impératif de reconnaître une responsabilité historique, mais a aussi ouvert la voie à des décennies de rapprochement entre les deux confessions.

Depuis lors, plusieurs étapes majeures ont consolidé ce lien : l’établissement de relations diplomatiques entre le Vatican et l’État d’Israël en 1993, la visite historique du pape Jean-Paul II en Terre sainte en 2000, ou encore celle du Pape François en 2014 qui six ans plus tard avait autorisé l’ouverture des archives du Vatican pour la période du pontificat de Pie XII -1939-1958- accusé d'avoir été silencieux face à la shoah alors qu'il savait.

L'ex-président israélien, Shimon Peres, et le premier ministre, Benyamin Netanyahu, accompagnent le pape François au monument commémorant les victimes d'actes terroristes sur le mont Herzl, crédit : GPO