Plus de 300 écrivains francophones ont publié lundi une tribune dans les colonnes de Libération pour dénoncer la situation à Gaza, reprenant à leur compte les accusations de "génocide" contre Israël.
Parmi les signataires de ce texte figurent des personnalités littéraires de premier plan : Leïla Slimani, Virginie Despentes, Gaël Faye, Mona Chollet, Nicolas Mathieu ou encore Mohamed Mbougar Sarr. Ils dressent ensemble un véritable réquisitoire contre l'action militaire israélienne, accusée de tuer des Palestiniens "sans relâche", de les mutiler et de les affamer "délibérément".
"Israël tue sans relâche des Palestiniens et des Palestiniennes, par dizaines, chaque jour. Parmi eux, nos confrères et consœurs : les écrivains et écrivaines de Gaza", peut-on lire dans le texte.
Les auteurs dénoncent également une destruction systématique des lieux culturels : "Quand Israël ne les tue pas, il les mutile, les déplace, les affame délibérément. Israël a détruit les lieux de l'écriture et de la lecture − bibliothèques, universités, foyers, parcs."
Ces écrivains francophones disent regretter d'avoir tardé à prendre la parole. "Nous, écrivains et écrivaines d'expression française, avons trop tardé à parler d'une seule voix. Face à ce moment historique, nous pouvons détourner le regard. Ou bien nous montrer à la hauteur de la tâche qui s'impose à nous", écrivent-ils.
En plus du cessez-le-feu immédiat, la tribune formule plusieurs exigences : l'imposition de sanctions à l'État d'Israël, la libération des otages israéliens, celle des "milliers de prisonniers palestiniens détenus arbitrairement dans les prisons israéliennes", et l'arrêt de ce qu'ils qualifient de "génocide".
"Notre responsabilité collective est engagée", concluent les signataires, appelant à une mobilisation générale.
Depuis sa publication initiale, le texte a rassemblé plus de 900 signatures de personnalités du septième art, parmi lesquelles l'acteur américain Joaquin Phoenix, les cinéastes Ari Aster et Guillermo del Toro, ou encore les comédiens français Omar Sy et Juliette Binoche, qui présidait le jury de cette 78e édition du Festival de Cannes.