Etre un grand chef et se limiter à la cuisine casher sans ouvrir le shabbat n'est pas évident. D'ailleurs, il en existe peu qui se fixent cette ligne de conduite.
Le chef Segev Moshé cuisine depuis l'âge de 13 ans. Fort d'une expérience de presque 40 ans, il a prêté un serment: dorénavant ses futurs restaurants seront strictement casher.

Dans une interview accordée à Ynet, il explique: ""Depuis toujours, la majorité de mon activité a été casher. Je vends de la viande casher dans tout le pays, tous mes livres de cuisine sont casher, toutes les émissions culinaires que j’ai faites à la télévision étaient casher, et toutes les vidéos que je mets en ligne sur les réseaux sont casher. Je pense qu’aujourd’hui, plus que jamais, il est important de comprendre la valeur de la cacherout : si un client veut manger chez moi et ne peut pas – je l’ai perdu. Nous sommes dans un petit pays, et je veux profiter de toutes les nuances et de tous les publics. Ma famille, qui ne venait pas manger chez moi lorsque le restaurant n’était pas casher, a soudain commencé à venir quand j’ai ouvert le japonais casher. Parfois, j’ai à ma table des filles en débardeurs à côté d'orthodoxes, avec de la musique à fort volume, et le restaurant est plein – et pour moi, c’est la belle Terre d’Israël dans toutes ses nuances, tout le monde ensemble. Un restaurant casher est à la fois économiquement rentable et bon pour nous tous. »

« Je ne dis pas qu’il n’y aura pas de restaurants ouverts le samedi, et moi aussi j’ai des affaires ouvertes le week-end, mais aujourd’hui, à 52 ans, après avoir cuisiné depuis l’âge de 13 ans et ouvert tous les types d’affaires possibles – selon ma situation personnelle, économique et familiale – j’ai envie désormais d’ouvrir seulement des établissements cashers et de profiter de toutes les possibilités qu’offre le public israélien. De toute façon, je ne vends pas de fruits de mer, et par le passé je n’en ai vendu que chez Segev Art, et j’ai arrêté vers 2014. »

Il ajoute: « Je crois en Dieu et je jeûne à Yom Kippour, mais je ne respecte pas le shabbat et je sors quand même au restaurant. J’ai deux restaurants ouverts le samedi, donc parfois j’y travaille aussi. Mais il y a deux ans, j’ai fait vœu de ne plus ouvrir de restaurants non casher – et c’est une décision que j’ai prise pour moi-même. Du moins pour tout ce qui concerne les restaurants portant le nom “Segev” et situés en Israël – ils seront tous cachers. »