Trois jours avant la cérémonie des Prix nationaux du cinéma, un dénouement inattendu a mis fin à une semaine de tensions. Les huit candidats qui avaient claqué la porte ont annoncé dimanche leur retour, évitant de justesse l'annulation de l'événement et une crise majeure dans le secteur cinématographique israélien.
La polémique trouve son origine dans la création même de cette nouvelle cérémonie d'État, instaurée par le ministre de la Culture et des Sports Miki Zohar en remplacement des prestigieux Prix Ophir. Cette initiative avait provoqué un tollé dans le milieu cinématographique, perçue comme une tentative de mainmise politique sur un secteur traditionnellement indépendant.
Miki Zohar avait annoncé en septembre le gel du financement public des prix Ophir après que le film "Hayam" (La mer), racontant l'histoire d'un enfant palestinien de Judée-Samarie cherchant à voir la mer à Tel-Aviv, a remporté le prix du meilleur film. Le ministre avait qualifié le film de "pro-palestinien" et accusé la cérémonie de "cracher au visage" des soldats israéliens, déclarant que les contribuables israéliens ne financeraient plus une cérémonie qui discrédite Tsahal. Cette décision a ensuite conduit Zohar à créer une cérémonie alternative, les "Israeli Film Awards", ce qui a provoqué le boycott de plusieurs professionnels du cinéma et la crise actuelle
Parmi les huit professionnels qui avaient retiré leur candidature figuraient la scénariste Mindi Ehrlich et l'actrice Nur Fibak pour "Pink Lady", l'actrice Irit Kaplan, le réalisateur Erez Tadmor et la monteuse Einat Glazer-Zarchin pour "Good Guys 2", ainsi que le scénariste Yoav Shoten-Goshen et le directeur de la photographie Amit Yasur pour "Double Panther".
Menaces et ultimatum
Face à ce boycott, Miki Zohar a multiplié les menaces. Le ministre a lancé un ultimatum sans équivoque : si les candidats ne revenaient pas sur leur décision avant dimanche, la cérémonie prévue mardi aux Palais des Nations serait purement et simplement annulée. Mais il est allé plus loin, évoquant publiquement un réexamen complet du financement public du cinéma.
"Au vu de la situation générale, de l'état du cinéma israélien et des divisions qui le traversent, il n'y a aucun intérêt à continuer de financer le cinéma en Israël", a-t-il déclaré dans une interview au podcast "Sri et Schlesinger". Il a ensuite annoncé une "nouvelle réforme qui mettra fin à ces financements", ainsi que la création d'un comité d'experts chargé de proposer des alternatives, y compris "la possibilité de réduire ou de supprimer les aides publiques".
Dans l'immédiat, la période de dépôt des candidatures a été réduite à six mois pour un montant de 40 millions de shekels, contre un budget annuel d'environ 100 millions de shekels en 2025.
C'est l'intervention du producteur chevronné Moshe Edri, lauréat du Prix Israël, qui a permis de désamorcer la crise. Après des discussions avec les candidats, il s'est engagé personnellement à collaborer avec le ministère pour garantir l'établissement des budgets 2025 et 2026, le maintien du financement des syndicats et de l'académie, ainsi que le renforcement de la législation cinématographique.
"Soucieux de l'avenir du cinéma israélien, nous avons décidé de répondre favorablement à la demande de réintégrer les nominations que nous avions retirées", ont déclaré les candidats dans un communiqué, tout en précisant : "Nous avons confiance en Moshe Edri pour tenir sa promesse et faire en sorte que la situation revienne à la normale, et nous comptons sur lui pour en assumer la responsabilité."
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