Après l’annonce du ministère de la Défense autorisant la publication des premiers résultats de l’usage du laser en pleine guerre, Tsahal dévoile de nouveaux chiffres sur ce système révolutionnaire.
Pendant les combats les plus intenses de l’opération «Glaives de fer », alors que les drones du Hezbollah survolaient le pays et déclenchaient alerte sur alerte, l’entrée en service du système laser a considérablement amélioré la capacité de défense de Tsahal. Le nouveau bataillon tactique de défense aérienne, déployé dans le nord, a ainsi réussi à intercepter plus de 35 drones lancés depuis le Liban. Depuis le début du conflit, près de 1 000 drones ennemis ont été neutralisés dans toutes les zones de combat.
Au-delà de l’efficacité militaire, cette technologie a aussi eu un impact direct sur la vie quotidienne : Elle a évité à des milliers de civils de devoir courir aux abris. En effet, le laser, parfois capable d’abattre une cible encore hors du territoire israélien, évite le déclenchement d’alertes dans l’arrière-pays.
Le système, encore activé manuellement par un opérateur militaire, a été confié à une première équipe de réservistes expérimentés en matière de défense aérienne – issus des unités Dôme de fer, Fronde de David et Patriot. Ces derniers ont mis leur vie entre parenthèses pour se former à cette technologie, parfois même en influençant son développement sur le terrain. À leurs côtés, les ingénieurs de Rafael et autres partenaires industriels ont épaulé les soldats sur des sites exposés aux tirs ennemis, permettant ainsi une adaptation accélérée.
Aujourd’hui, ce sont des dizaines de soldats du service régulier qui prennent le relais, formés dans un cursus spécifique similaire aux autres parcours de la défense aérienne. « Il faut du temps pour comprendre cet univers totalement nouveau », explique Tsahal, « mais il ouvre un champ d’action immense contre l’ennemi. »
Parmi les avantages du système laser : sa dimension économique. Contrairement aux batteries de missiles classiques, la version à laser, alimentée par électricité, peut théoriquement tirer à l’infini. « C’est une cartouche qui ne s’épuise jamais ».
Autres atouts : la vitesse de réaction et la précision chirurgicale. Le faisceau lumineux est dirigé à grande vitesse vers la cible ennemie avec une exactitude impressionnante.
Pour l’instant, la technologie cible principalement les drones. Mais d’autres développements sont en cours, sans que l'armée donne de plus amples détails. A noter l’arrivée prochaine d'une autre génération de système laser qui, elle, sera capable de faire face aux menaces balistiques, comme les roquettes et missiles à trajectoire plongeante.
Le ministère de la Défense a rappelé que ces percées sont le fruit de décennies de recherche et développement. Le laser n’est pas destiné à remplacer les systèmes existants, mais à les compléter – en ajoutant une couche de protection fondée sur l’énergie dirigée. Magen Or devrait être opérationnel au sein de Tsahal dans le courant de l’année.