Israël s'achemine vers un bilan routier dramatique en 2025. Yoram Halevi, président de l'Autorité nationale de sécurité routière, a lancé un avertissement mercredi lors d'une conférence du barreau d'Eilat : le pays pourrait franchir le seuil inédit de 500 décès sur les routes cette année.
115 personnes ont déjà perdu la vie dans des accidents de circulation au premier trimestre, soit une progression de 13% par rapport à la même période de l'année précédente.
Les chiffres de 2024 confirment déjà une tendance alarmante. Avec 439 victimes, l'année écoulée a enregistré le bilan le plus lourd depuis vingt ans.
Selon Yoram Halevi, l'Autorité de sécurité routière souffre de maux structurels profonds : absence d'autorité réelle, budget insuffisant et coordination déficiente. Plus problématique encore, cinq organismes différents gèrent les retraits de permis sans partager leurs données. "Seul un organisme national, doté d'autorité et de budget, pourra apporter un réel changement", a-t-il plaidé.
Paradoxalement, les espaces censés protéger les piétons se révèlent être les plus dangereux. Une étude de l'association Or Yarok dévoile une terrible réalité : en 2024, 80% des piétons blessés en traversant la route l'ont été sur des passages dédiés, soit 1 459 victimes. La majorité des accidents a lieu sur les passages ne disposant pas de feux tricolores.
L'année 2024 a vu 33 piétons perdre la vie sur des passages dédiés dans les zones urbaines, marquant une hausse de 32% par rapport à 2023 - un record sur dix ans.
L'association Or Yarok souligne qu'Israël présente une proportion anormalement élevée de piétons parmi les victimes de la route, comparativement aux standards internationaux.