France

Dégradations antisémites à Paris : le Mémorial de la Shoah et trois synagogues vandalisés

La classe politique a unanimement condamné ces actes

3 minutes
31 mai 2025

ParJohanna Afriat

Dégradations antisémites à Paris : le Mémorial de la Shoah et trois synagogues  vandalisés
Mémorial de la Shoah ) paris Photo : iStock

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Le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant casher parisiens ont été aspergés de peinture verte dans la nuit de vendredi à samedi, suscitant l'émoi de la classe politique et de la communauté juive.

Les faits ont été découverts vers 5h15 par les forces de l'ordre lors de leurs patrouilles de routine. Dans le 4e arrondissement, quatre sites ont été visés : le Mémorial de la Shoah, les synagogues des Tournelles et d'Agoudas Hakehilos, ainsi que le restaurant "Chez Marianne", établissement fréquenté par la communauté juive. Un pot de peinture partiellement utilisé a été retrouvé au pied de ce dernier établissement.

Une cinquième cible a été identifiée dans le 20e arrondissement, où une autre synagogue a subi le même type de dégradations. Les images de vidéosurveillance du Mémorial de la Shoah ont permis d'identifier une personne vêtue de noir procédant aux jets de peinture vers 4h30 du matin. Aucun message ni revendication n'a été découvert sur les lieux.

Le parquet de Paris a immédiatement saisi la Sûreté territoriale d'une enquête pour "dégradations commises en raison de la religion". Cette qualification juridique traduit la dimension antisémite présumée de ces actes, qui visent exclusivement des lieux de culte et de mémoire juifs.

La coordination géographique des attaques et l'utilisation d'une couleur identique suggèrent une action planifiée, renforçant l'hypothèse d'actes motivés par la haine religieuse.

Ces dégradations ont suscité une vague de condamnations unanimes de la classe politique française, transcendant les clivages partisans habituels.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a fait part de son "immense dégoût devant ces actes odieux qui visent la communauté juive", tandis que Jordan Bardella, président du Rassemblement national, y voit "la signature de l'antisémitisme qui se déchaîne dans notre pays" et réclame une condamnation "exemplaire" des auteurs.

Même La France insoumise, parti régulièrement dénoncé pour ses biais antisémites, a condamné ces actes par la voix de Manon Aubry, qui a exprimé son "dégoût face à ces actes antisémites". Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a souligné la dimension antisémite du geste, "qu'il y ait ingérence ou pas, manipulation ou pas".

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé que la municipalité porterait plainte, condamnant "avec la plus grande force ces intimidations".

Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a exprimé sa "tristesse" et son "indignation" face à ces actes. L'ancien président François Hollande a qualifié ces dégradations d'"inacceptables" et d'"insupportables", rappelant que "l'antisémitisme n'a pas sa place dans notre République".

Le président israélien Isaac Herzog, s'est entretenu samedi soir avec les dirigeants du CRIF pour leur exprimer son soutien. Il a appelé les autorités françaises à agir « rapidement et de manière décisive pour traduire les agresseurs en justice et pour protéger la communauté juive de toute manifestation de haine ou de violence ». Dans son message sur X, il a également fait part de son émotion toute particulière après l'acte de vandalisme de contre la synagogue Agoudas Hakehilos de la rue Pavée, construite par son aïeul : "Je suis consterné par l’attaque contre des institutions juives à Paris pendant le Shabbat — y compris la synagogue du quartier du Marais, construite par mon arrière-grand-père, le rabbin Joël Herzog."

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