La crise politique autour de la loi sur la conscription des orthodoxes a franchi un seuil. On apprend ce matin (mercredi) que le Rav Landau, chef spirituel de la branche orthodoxe lituanienne, a ordonné aux députés de Deguel Hatorah de voter en faveur de la dissolution de la Knesset.
Une rencontre a eu lieu entre le député Yuli Edelstein (Likoud), président de la commission Affaires étrangères et Sécurité, et des représentants orthodoxes pour discuter de la loi. D'abord décrite comme ''positive'' par les premiers compte-rendus publiés, l'entourage du député orthodoxe Moshé Gafni a affirmé qu'elle avait été ''catastrophique''.
Au sein du Likoud et du parti Hatsionout Hadatit, plusieurs ministres et députés poussent à la rédaction d'une loi qui prévoierait la conscription des élèves de yeshiva alors que les partis orthodoxes y sont farouchement opposés, ce qui fragilise considérablement l'équilibre de la coalition.
Le député Dan Illouz (Likoud) a tweeté hier: ''Quiconque menace de faire tomber un gouvernement de droite en pleine guerre existentielle, simplement pour éviter de prendre part à cette guerre, restera à jamais marqué du sceau de l’infamie."
Les députés de Yahadout Hatorah sont au nombre de 7, ce qui ne suffit pas, a priori, pour faire tomber le gouvernement qui dispose d'une majorité de 68 députés sur 120. En outre, au sein de ce groupe, composé des partis Deguel Hatorah et Agoudat Israël, il existe une divergence sur la manière d'agir. Si le Rav Landau a ordonné de voter pour la dissolution de la Knesset, le Rav Hirsch, autre leader de la branche orthodoxe lituanienne, s'est prononcé en faveur d'une sortie du gouvernement sans pour autant obligatoirement le faire tomber.
Par ailleurs, la position du parti orthodoxe séfarade Shass n'a pas encore été publiée sur cette question et c'est bien lui qui pourrait faire pencher la balance.
Le vote de la dissolution de la Knesset n'interviendra pas avant mercredi prochain. D'ici là d'âpres discussions vont avoir lieu en coulisses au sein de l'ensemble de l'échiquier politique.