Vie politique

Chute du gouvernement en vue ? Le parti Shas devrait soutenir la dissolution de la Knesset

Un projet de loi sur la dissolution du Parlement devrait être présenté par l'opposition la semaine prochaine

3 minutes
4 juin 2025

ParJohanna Afriat

Chute du gouvernement en vue ? Le parti Shas devrait soutenir la dissolution de la Knesset
Benyamin Netanyahou et Aryeh Deri à la Knesset Photo by Yonatan Sindel/Flash90

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Dans un tournant dramatique qui pourrait précipiter la chute du gouvernement israélien, le président du parti Shas, Aryeh Deri, devrait annoncer que sa formation politique soutiendra la dissolution de la Knesset, selon plusieurs sources convergentes. Cette décision intervient après une journée de consultations urgentes durant laquelle Deri a convoqué députés et ministres de son parti.

Cette prise de position, si elle se confirme, affaiblirait considérablement la majorité gouvernementale de Benjamin Netanyahou. Si aucun accord n'est trouvé d'ici le vote prévu mercredi prochain sur la dissolution de la Knesset, une majorité pourrait se dessiner en faveur de cette mesure qui entraînera la chute du gouvernement. Toutefois, la procédure nécessitant trois lectures distinctes offrirait encore à la coalition un délai supplémentaire pour négocier un compromis.

L'annonce attendue d'Aryeh Deri fait suite aux menaces similaires formulées par le parti Judaïsme unifié de la Torah, dont les dirigeants ont également exprimé leur intention de se retirer du gouvernement en l'absence de progrès substantiels sur la question épineuse de l'exemption du service militaire pour les étudiants de yeshiva.

Edelstein au cœur des tensions

Au centre de cette crise figure Yuli Edelstein, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, dont les positions en faveur d'une intransigeance vis-à-vis de l'enrôlement des ultra-orthodoxes, cristallisent les tensions. Après une rencontre jugée comme un "échec cuisant" par les représentants ultra-orthodoxes, ces derniers accusent Edelstein de faire obstacle aux accords préalablement conclus.

Les sanctions préconisées par Edelstein pour les jeunes ultra-orthodoxes qui refusent de s'engager dans l'armée ont été qualifiées d'"inacceptables" par les dirigeants Haredi. Ces mesures incluent notamment l'annulation des réductions fiscales, la suppression des aides au logement, l'interdiction de quitter le territoire et l'arrestation.

Selon des propos rapportés à l'issue de la réunion du parti Shas, Aryeh Deri aurait déclaré à propos de Yuli Edelstein : « Il fout tout en l'air. Il veut s'en prendre à Bibi et faire tomber sa coalition par vengeance personnelle. C'est lui qui œuvre pour renverser le gouvernement : il entraîne toute la droite dans des élections et le bloc religieux dans une situation sans précédent parce qu'il n'a pas obtenu de poste ministériel. » Deri aurait ajouté : « Nous traversons une crise sans précédent, nous n'avons pas le choix. Nous devons aller aux élections."

Un ultimatum à Netanyahou

Face à cette impasse, les partis ultra-orthodoxes ont lancé un ultimatum au Premier ministre : Edelstein doit faire preuve de "souplesse" d'ici mercredi prochain, faute de quoi ils soutiendront activement la dissolution du Parlement. Certains responsables Haredi vont jusqu'à suggérer que Netanyahou limoge Edelstein de ses fonctions pour sauver son gouvernement.