Des enquêteurs de la police estonienne se sont rendus à l'hôtel où séjourne l’équipe nationale israélienne à Tallinn, en amont d’un match de qualification pour la Coupe du monde, afin d'interroger le capitaine Eli Dasa. Cette information a été révélée ce samedi par la chaîne publique israélienne, Kan.

L'objet de cette tentative d’interrogatoire : des déclarations de Dasa lors d'une conférence de presse préalable au match, au cours de laquelle il a exprimé sa reconnaissance envers le club russe du Dynamo Moscou, pour lequel il a évolué ces dernières saisons. En Estonie, certains ont interprété ces propos comme une forme de légitimation implicite de l'invasion russe en Ukraine.

« Je me considère comme une personne morale et je suis reconnaissant pour les années que j’ai passées en Russie en tant que joueur », a déclaré Dasa à la presse. « On m’y a traité avec respect, autant en tant que footballeur qu’en tant qu’homme. Cela n’a rien à voir avec la politique. »

Poursuivant son intervention, il a ajouté : « Je dois aussi faire face à ceux qui me demandent comment je peux jouer pour Israël. Je viens d’Israël, j’en suis fier, je joue en Russie je suis reconnaissant envers mon club pour la manière dont il m’a traité en tant que sportif. C’est tout. Passons à la question suivante. »

Lors de la rencontre disputée la veille, remportée 3 à 1 par Israël, Dasa a été hué par une partie du public estonien. Le contrat qui le lie au Dynamo Moscou — club historiquement associé aux services de sécurité russes — arrive à son terme, et la direction du club a d’ores et déjà annoncé qu’il ne sera pas renouvelé.

La Fédération israélienne de football a confirmé la venue de policiers à l'hôtel, tout en précisant dans un communiqué : « Le joueur n’a ni été interrogé ni parlé avec la police. Le président de la Fédération, Shino Zuaretz, présent aux côtés de l’équipe, s’y est opposé fermement, a échangé avec son homologue estonien, et les forces de l’ordre ont quitté les lieux. »