Israël et les États-Unis auraient trouvé un accord pour mettre fin au mandat de la FINUL dans le Sud-Liban. Si cette décision se confirme, elle marquerait un tournant dans l’équilibre sécuritaire régional, dans un contexte de tensions persistantes et d’accusations mutuelles entre Israël, le Hezbollah et la mission onusienne.
Washington n’aurait pas l’intention de renouveler le mandat de la FINUL au Conseil de sécurité, décision partagée par Israël, qui n’a pas tenté de faire changer d’avis son allié américain. Aucun commentaire officiel n’a encore confirmé ces informations, mais elles s’inscrivent dans le prolongement d’une série de tensions accrues ces derniers mois.
Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, négocié par les États-Unis et la France, est entré en vigueur fin novembre 2024. Il prévoyait le retrait israélien du Sud-Liban sous 60 jours, le déplacement de l’infrastructure du Hezbollah au nord du Litani, et le déploiement conjoint de la FINUL et de l’armée libanaise. Mais les violations se sont multipliées, chacune des parties accusant l’autre de ne pas respecter ses engagements.
Israël estime que la FINUL est incapable d’empêcher le réarmement du Hezbollah. Plusieurs incidents récents ont renforcé cette conviction : en octobre 2024, deux Casques bleus ont été blessés par un tir de char israélien à Naqoura ; un poste à Kfar Kila a été visé délibérément selon la FINUL ; en novembre, un obus israélien a touché une base à Shama, suscitant la condamnation de l’Italie. Des roquettes, probablement tirées par le Hezbollah, ont également frappé deux bases de la mission, blessant quatre soldats ghanéens. Le Premier ministre Netanyahu a plusieurs fois réclamé le retrait total de la FINUL, l’accusant d’être utilisée comme bouclier humain par le Hezbollah.
Le vote sur le renouvellement du mandat au Conseil de sécurité de l’ONU est attendu dans les prochains mois.
Créée en 1978, dans le sillage de la première guerre du Liban, la FINUL était chargée de surveiller la cessation des hostilités et d’empêcher toute présence armée au sud du Litani, hormis l’armée libanaise et les Casques bleus.et d’aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité dans la région. Après la guerre de 2006, son mandat avait été élargi pour surveiller le cessez-le-feu, prévenir la reprise des hostilités et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Mais Israël reproche régulièrement à la mission de fermer les yeux sur les activités du Hezbollah dans la région, tandis que ce dernier, tout en tolérant la FINUL, la juge parfois encombrante. Le Liban, pour sa part, défend le rôle stabilisateur de cette force composée de plus de 9 300 soldats de différents pays, dont la majorité d’Indonésie, son principal contributeur militaire.
Ni les autorités israéliennes, ni l’administration américaine, ni l’ONU n’ont encore officiellement réagi à cette décision.