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Sanctions contre Ben Gvir et Smotrich: Gideon Saar juge ''scandaleuse'' l'intention de la Grande-Bretagne

Le chef de la diplomatie israélienne a vivement réagi à la publication par le Times de l'intention des autorités britanniques d'imposer des sanctions aux ministres Smotrich et Ben Gvir.

4 minutes
10 juin 2025

ParGuitel Benishay

Sanctions contre Ben Gvir et Smotrich: Gideon Saar juge ''scandaleuse'' l'intention de la Grande-Bretagne
Photo by Flash90

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Le quotidien britannique The Times rapporte que le gouvernement du Royaume-Uni s’apprête à imposer des sanctions à l’encontre des ministres israéliens Itamar Ben Gvir et Betsalel Smotrich. Selon le journal, Londres s’alignerait sur les positions du Canada, de la Nouvelle-Zélande et d’autres pays ayant déjà pris des mesures similaires : gel des avoirs, interdiction d’entrée sur le territoire britannique et restriction d’accès aux services financiers opérant dans ou au nom du Royaume-Uni.

Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a qualifié les propos des deux ministres d’« odieux », « extrémistes », et « monstrueux », condamnant avec force leurs positions sur Gaza.

Le Premier ministre Keir Starmer a quant à lui déclaré que "la situation est insoutenable et ne fait qu’empirer", insistant sur la nécessité urgente de relancer les négociations, de libérer les otages et d’accroître massivement l’aide humanitaire. Concernant les sanctions envisagées, il a précisé : « Nous dialoguons avec nos partenaires internationaux. Des mesures coordonnées seront plus efficaces. »

Si elles sont mises en œuvre, ces sanctions placeraient Smotrich et Ben Gvir sur la liste noire britannique, leur interdisant tout accès au territoire ainsi que toute interaction avec les institutions financières britanniques.

En réaction, Ben Gvir a fustigé la mesure, déclarant : « Honte au Livre blanc. Nous avons surmonté Pharaon, nous surmonterons aussi Starmer. Je continuerai à servir Israël sans crainte. »

De son côté, Smotrich a déclaré alors qu'il se trouvais à la cérémonie d’inauguration d'une nouvelle implantation au sud de Hevron - Mitspé Ziv: « Alors que je suis ici, j'apprends que la Grande-Bretagne a décidé de m'imposer des sanctions du fait que j'entrave l'établissement d'un État palestinien. Le moment ne saurait être mieux choisi. La riposte sera naturellement concrète, mais la réponse verbale consiste en un mépris pour le Livre blanc. La Grande-Bretagne a déjà tenté une fois de nous empêcher de nous installer dans le berceau de notre patrie et nous ne lui permettrons pas de recommencer. Nous sommes déterminés, avec l'aide de Dieu, à poursuivre notre œuvre de construction. »

Des sources proches du ministre des Finances indiquent qu'à titre personnel, les sanctions dirigées contre lui n'auraient aucune portée significative, étant donné qu'il ne détient aucun actif à l'étranger et n'a que faire de ces « États antisémites ». Néanmoins, en raison de la gravité que représente l'imposition même de sanctions contre des ministres du gouvernement israélien et de l'atteinte que cela constitue à la souveraineté et à la démocratie israéliennes, ainsi qu'en raison du fait que l'Autorité palestinienne est à l'origine de la campagne de délégitimation menée contre l'État d'Israël et l'entreprise d'implantation juive, si des sanctions venaient effectivement à être imposées contre l'un des ministres du gouvernement, son intention serait de cesser immédiatement les compensations versées aux banques correspondantes ainsi que les transferts de fonds de dédouanement à l'Autorité palestinienne, provoquant ainsi l'effondrement immédiat de l'AP, de son économie et de son système bancaire. « L'époque où nous nourrissions la main qui nous mord est révolue. Il serait fort avisé que les Britanniques et leurs alliés saisissent parfaitement les conséquences de leurs actes », déclare-t-on dans l'entourage de Smotrich.

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a qualifié la décision britannique de « scandaleuse » et a annoncé la tenue prochaine d’un conseil ministériel extraordinaire pour définir la riposte israélienne.

Même au sein de l’opposition israélienne, la décision britannique a suscité des critiques. L’ancien ministre de la Défense Benny Gantz, tout en réaffirmant ses divergences profondes avec Ben Gvir et Smotrich, a dénoncé une faute morale et un message diplomatique pernicieux. Il a appelé Londres à rediriger sa pression vers les véritables ennemis d’Israël : l’Iran, le Hamas et les Houthis.