Après l'intervention télévisée du Premier ministre pour annoncer sa demande d'immunité, suivie d'une réponse virulente et assez démagogique de Benny Gantz, Avigdor Lieberman a fait son choix: il a indiqué que son parti soutiendra l'initiative de Bleu-Blanc visant à constituer une commission parlementaire had hoc encore avant les élections afin de débattre de la demande du Premier ministre mais surtout pour lui faire barrage.
Avec les voix d'Israël Beiteinou, Binyamin Netanyahou serait certain de se voir refuser l'immunité au vu de l'équilibre des forces issu du dernier scrutin. Inutile de dire que Lieberman a précisé que tous ses députés voteront comme un seul homme, la liberté de vote étant une denrée méconnue à Israël Beiteinou.
Cette prise de position d'Avigdor Lieberman est différente de celle qu'il avait exprimée il y a quelques semaines encore. De la part d'un responsable politique dont le slogan est "Une parole est une parole" c'est pour le moins singulier...
Face à la constitution d'une commission ad hoc, le conseiller juridique de la Knesset Eyal Yinon a apporté une explication qui montre une nouvelle fois le pouvoir dont disposent les fonctionnaires juridiques non élus: "Il n'y a aucune obligation à créer une telle commission, mais si une majorité de députés estime qu'au vu de l'importance de la situation il faut la créer, il est possible de déroger aux us et coutumes de la Knesset"!!
Quoi qu'il en soit, les divers tenants de "l'anti-Bibisme" devront en dernier ressort obtenir l'accord du président de la Knesset Yuli Edelstein que l'ont voit mal accepter la création d'une commission politique dont le seul objectif est d'empêcher Binyamin Netanyahou de redevenir Premier ministre au cas où le peuple en décidait ainsi le 2 mars. Yuli Edelstein, contacté par Bleu-Blanc a répondu qu'il est actuellement à l'étranger jusqu'à la fin de la semaine et que dès son retour il entamera des concertations avec les divers dirigeants politiques.
Cette attitude d'Avigdor Lieberman souligne en tout cas qu'il est impératif que la coalition qui soutient le Premier ministre puisse obtenir plus de 60 sièges afin de se passer de ce personnage peu fiable.
A noter également que le président d'Israël Beiteinou ne s'est aucunement démarqué des immondes vidéos antireligieuses diffusées par son député Alex Kushnir.
Photo Hadas Parush / Flash 90