Sécurité

« Je joue autant que possible, juste avec une main. »

Le lieutenant A a perdu son bras à Gaza et, malgré sa blessure, il refuse d’abandonner sa passion pour le piano et rêve de surfer, skier et escalader après sa rééducation

2 minutes
12 juin 2025

ParNathalie Sosna Ofir

« Je joue autant que possible, juste avec une main. »
Album familial

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Lieutenant A’, officier de l’unité d’élite Yahalom, a perdu sa main il y a deux mois lors d’un tir de sniper dans le nord de la bande de Gaza. Malgré sa blessure, il refuse d’abandonner sa passion pour le piano : « Je joue autant que possible, juste avec une main. » En convalescence, il pense déjà à son prochain voyage et à ses études : « J’aimais surfer, faire du ski et de l’escalade. Il va falloir que je comprenne comment faire tout ça avec une main. »

Le 7 octobre, alors en formation d’officier, il est rappelé d’urgence à la frontière de Gaza : « À Ofakim, on nous a tiré dessus, deux amis ont été blessés, on les a soignés. Puis on a été envoyés au carrefour d’Ourim, où l’on a traité près de 100 blessés. » Il se souvient en particulier d’un jeune homme grièvement blessé aux poumons, probablement un rescapé du festival de Reïm, qu’il a aidé à soigner.

Intégré ensuite dans une compagnie de combat souterrain, A’ est grièvement blessé lors d’une opération visant à neutraliser un tunnel utilisé par les terroristes responsables de la mort de l’éclaireur Ghaleb Nassar. Alors qu’il tente de secourir un camarade touché, il est atteint par un tir de sniper : « J’ai été projeté dans le tank. J’ai compris que lon bras avait été touchée et j’ai envoyé un message sur WhatsApp : "Ils m’ont tiré dans le bras, j’ai plus de bras, trouvez de l’aide." »

A, à gauche dans un tunnel à Gaza, crédit : Tsahal

Conscient tout au long de l’évacuation, il est transporté à l’hôpital Soroka où il sera amputé.

Aujourd’hui, A’ poursuit sa rééducation. À l’hôpital, il a recommencé à jouer du piano, son grand amour. « Depuis, je continue à jouer dès que je peux, même avec une seule main. » Il a aussi tenu à assister, malgré la douleur, aux funérailles de Yahli Sharor, un camarade tombé à Rafah : « Les médecins étaient contre, j’ai insisté. J’avais besoin d’être là. »

Il fait des projets avec sa petite amie, album familial

Son message aux soldats encore en opération à Gaza : « Soyez prudents et prenez soin les uns des autres. Cela fait plus d’un an et demi que la guerre dure. C’est tellement dangereux là-bas. »