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Mais qui est Ali Khamenei, l'ennemi numéro 1 d'Israël ?

Désigne comme cible par Jérusalem, il est l'architecte de la stratégie d’« axe de résistance

3 minutes
18 juin 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Mais qui est Ali Khamenei, l'ennemi numéro 1 d'Israël ?
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À la tête de la République islamique depuis 1989, l’ayatollah Ali Khamenei est la figure la plus puissante et la plus influente d’Iran. À 86 ans, cet homme à la fois religieux et politique incarne l’ossature du régime théocratique chiite. Pour Israël, qui le qualifie désormais d’« Hitler moderne », il est devenu l’ennemi numéro un. Benjamin Netanyahou affirme que l’éliminer mettrait un terme au conflit.

Un homme au pouvoir absolu

Né le 19 avril 1939 à Machhad, ville sainte du nord-est de l’Iran, Ali Khamenei est le deuxième d’une fratrie de huit enfants issus d’une famille cléricale. Très jeune, il embrasse la voie religieuse, étudie dans les hawzas de Qom et de Najaf, et se rallie aux idées de l’ayatollah Khomeini. Opposant farouche au régime du Shah Mohammad Reza Pahlavi, il est emprisonné à plusieurs reprises dans les années 60 et 70 pour ses activités subversives.

Après la révolution islamique de 1979, il gravit rapidement les échelons du nouveau pouvoir. Il est élu président de la République islamique de 1981 à 1989 — le premier religieux à occuper cette fonction — avant d’être désigné Guide suprême à la mort de Khomeini. Ce poste, le plus élevé du pays, lui confère un pouvoir absolu : il nomme les chefs des armées, les responsables judiciaires, les directeurs des médias d’État et même les membres du Conseil des gardiens. Tous les pouvoirs institutionnels — y compris ceux du président élu Massoud Pezeshkian — lui sont subordonnés.

Discret sur sa vie privée, il est marié à Mansoureh Khojasteh Bagherzadeh et père de six enfants, dont plusieurs occupent des fonctions influentes dans le système.

L’homme derrière la stratégie régionale -et terroriste- de l’Iran

Ali Khamenei est considéré comme l’architecte de la stratégie d’« axe de résistance » : un réseau transnational d’alliances militaires et idéologiques englobant le Hezbollah au Liban, le régime de Bachar al-Assad en Syrie, les Houthis au Yémen et des milices chiites en Irak. Ce dispositif, encadré par les Gardiens de la Révolution et leur bras extérieur, la Force al-Qods, permet à l’Iran d’exercer son influence bien au-delà de ses frontières.

Depuis des décennies, Khamenei affiche une hostilité farouche envers Israël, qu’il qualifie de « tumeur cancéreuse » à éradiquer. Il rejette tout compromis, toute coexistence et nie le droit à l’existence de l’État hébreu. Cette ligne dure irrigue l’ensemble de la doctrine iranienne au Moyen-Orient.

Le 7 octobre 2023, le Hamas — soutenu financièrement et militairement par l’Iran — lance une attaque meurtrière contre Israël. Si Téhéran ne revendique pas de rôle direct, Khamenei salue publiquement l’opération comme une « victoire glorieuse ». L’Iran nie toute implication, mais les experts du renseignement israélien estiment que Téhéran, au minimum, a fourni l’impulsion stratégique.

Un homme désormais visé personnellement

Pour Benjamin Netanyahu, Ali Khamenei n’est plus seulement un adversaire stratégique, il est devenu l’incarnation du danger existentiel que représente l’Iran. Dans une interview à la chaîne américaine ABC, le Premier ministre israélien déclare : « Éliminer Khamenei mettra fin au conflit. » et ajoute que le Guide suprême incarne un « fanatisme antisémite et fou ».

Une rhétorique inédite, même aux heures les plus tendues.

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