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Israël : « Si demain Khamenei cesse les tirs et se dit prêt à la désescalade, nous l’accepterons »

Après les frappes américaines, des sources israéliennes laissent entrevoir une volonté d'apaisement

3 minutes
22 juin 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Israël : « Si demain Khamenei cesse les tirs et se dit prêt à la désescalade, nous l’accepterons  »
Sans crédit

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Moins de 24 heures après l’opération militaire américaine d’envergure contre les installations nucléaires iraniennes, des sources israéliennes laissent entrevoir une volonté de clore l’escalade. Tandis que le site de Natanz aurait été entièrement détruit, ceux de Fordo et d’Ispahan auraient subi de lourds dégâts. Selon des estimations sécuritaires, plusieurs centaines de kilos de matières enrichies ont été anéantis lors des frappes. « Si demain Khamenei met un terme aux tirs et se dit prêt à tourner la page, nous l’accepterons », affirme une source.

En Israël, les responsables insistent cependant : les résultats précis des frappes ne sont pas encore définitivement confirmés et il faudra encore quelques jours pour évaluer l’ampleur exacte des destructions. Les premières évaluations indiquent que l’Iran n’a pas réussi à évacuer son stock d’uranium enrichi, ou alors en très faible quantité. La « masse principale » aurait été détruite.

L’opération américaine, qui a suivi plus d’une semaine d’attaques israéliennes ciblées sur des objectifs stratégiques en Iran, a marqué un tournant. Selon les évaluations israéliennes, le programme nucléaire iranien aurait été repoussé de plus de dix ans. Malgré cela, les autorités restent prudentes. « Nous avons préparé la population à une campagne prolongée. Cela ne dépend pas de nous, mais des Iraniens. S’ils optent pour une guerre d’usure, cela prendra du temps. Ce n’est pas notre objectif. Nous voulons conclure cette séquence rapidement, idéalement cette semaine. »

Israël poursuit en parallèle la production d’intercepteurs de missiles, avec des moyens budgétaires renforcés. « L’objectif principal a été atteint : frapper durement les installations nucléaires. Concernant les lanceurs et missiles restants, nous continuerons à les viser dans les prochains jours. »

À ceux qui suggèrent qu’Israël cherche un changement de régime à Téhéran, les responsables répondent sans détour : « Notre objectif est et a toujours été de mettre fin à la menace nucléaire. Faire tomber le régime n’est pas notre but, même si un affaiblissement en est une conséquence possible. »

Israël n’entend pas non plus pousser à un nouvel accord sur le nucléaire. « Nous n’en voyons pas la perspective. Les chances d’une reprise des négociations sont très faibles, voire inexistantes. »

Quant au « jour d’après », les échanges avec Washington se poursuivent, mais restent conditionnés aux réactions iraniennes. « Si Khamenei décide d’impliquer les Américains dans une riposte, la dynamique changera. S’il se limite à Israël, c’est un autre scénario. Nous attendons de voir quelle direction il prendra : frappes, négociations ou reddition. »

Concernant le bilan matériel, les estimations font état de plus de 50 % des lanceurs iraniens neutralisés – il en resterait environ 200. L’arsenal de missiles serait encore fort de quelque 1 500 engins. En matière d’uranium enrichi, Israël espère que 80 à 90 % du stock ont été détruits, mais les confirmations définitives se feront attendre.

Le risque d’attentats iraniens à l’étranger contre des cibles israéliennes ou juives est bien présent. Israël a relevé son niveau de vigilance pour déjouer toute tentative.

Dans ce contexte hautement sensible, les ministres membres du cabinet de guerre sont actuellement retranchés dans un bunker. Leurs familles ont été évacuées vers d’autres lieux sécurisés. « Seuls les ministres y dorment, même Sara Netanyahu n’y séjourne pas », précise une source.

Enfin, Israël tient à souligner la différence fondamentale dans les règles d’engagement. « L’Iran cible délibérément les civils, nous, non. Cette distinction nous donne une légitimité cruciale aux yeux du monde. Nous sommes une démocratie, pas une dictature. »

Alors que l’attention internationale se focalise sur les suites de cette opération historique, l’heure est à l’attente : le prochain geste viendra, une fois de plus, de Téhéran.

Doc et Moi
Ministère de l'Alya et de l'intégration
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