La commission d'éthique de la Knesset tente de faire un peu d'ordre. Suite à des dépôts de plainte d'autres députés ou de citoyens, elle a prononcé des sanctions contre plusieurs députés.
Trois députés arabes israéliens ont écopé des sanctions les plus sévères en raison de propos scandaleux tenus à l'encontre des soldats de Tsahal.
Le député Ayman Odeh (Hadash-Ta’al) a été suspendu pour deux semaines, période durant laquelle il ne percevra pas de salaire. Cela fait suite à ses propos selon lesquels « l’armée commet un massacre et affame des enfants » et à une autre déclaration accusant le gouvernement d’avoir « commis des crimes contre l’humanité à Gaza ».
Sa collègue Aida Touma-Suleiman a été suspendue pour trois jours après avoir accusé Israël, dans des publications sur les réseaux sociaux, de perpétrer un massacre et d’avoir légitimé des actes de terrorisme en les présentant comme une ''réaction à l’occupation''.
Le député Ahmad Tibi a reçu un avertissement sévère pour avoir qualifié des soldats de Tsahal de « meurtriers en uniforme » et de « SS », et pour avoir publié une vidéo accusant un soldat d’avoir tiré dans le dos d’un Palestinien. La commission a estimé que ces propos dépassent les limites de la liberté d’expression politique.
Dans la majorité comme dans l’opposition, des sanctions sont également tombées.
La ministre May Golan a été sanctionnée par la perte de son droit de parole pour quatre séances, après un discours virulent visant la députée Merav Ben-Ari. La commission a estimé qu’elle avait « abusé de sa tribune pour proférer uniquement des insultes personnelles ».
La députée Michal Shir (Yesh Atid) a été avertie pour avoir traité le Premier ministre Binyamin Netanyahou de « complice du Hamas », propos tenus au Parlement et répétés sur X. Bien que considérée comme une critique politique, la formulation a été jugée problématique et potentiellement incitative à la haine.
Le député Nissim Vaturi a reçu un blâme sévère pour des propos offensants envers des membres de l’opposition, notamment des comparaisons avec des actes de terrorisme. Bien qu’il ait exprimé des regrets pour certains propos, la commission a souligné la gravité de ses paroles.
Enfin, le député Hanoch Milwidsky a vu son droit de parole suspendu pour plusieurs séances après une gestion inappropriée des débats et l’usage de termes comme « terroriste » ou « antisémite » à l’encontre de collègues. La commission a jugé qu’il s’agissait « d’un abus de pouvoir et d’une violation du code d’éthique ».
La commission a clarifié qu’assimiler des collègues à des terroristes constitue une comparaison grave, assimilable à une accusation de violence extrême et donc inadmissible. Elle a prévenu que des sanctions renforcées seront prises en cas de récidive.