L'Iran a officiellement reconnu ce mercredi que ses installations nucléaires avaient subi des "dommages graves" lors des frappes américaines du week-end dernier. Cette admission, formulée par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Esmail Baqaie dans une interview à Al Jazeera, contraste avec les révélations d'un document de renseignement américain divulgué qui minimisait l'impact de l'opération.
"Nos installations nucléaires ont été gravement endommagées, c'est certain", a déclaré Baqaie, tout en refusant d'entrer dans les détails. Le responsable iranien a reconnu l'importance des frappes menées dimanche par des bombardiers américains B-2 équipés de bombes anti-bunker, marquant un rare aveu public de vulnérabilité de la part du régime de Téhéran.
Cette confirmation iranienne intervient alors qu'une tempête politique secoue Washington autour de l'évaluation réelle des dommages infligés au programme nucléaire iranien.
Une fuite embarrassante au Pentagone
Le ministère américain de la Défense a ouvert une enquête criminelle conjointe avec le FBI après la divulgation par la chaîne CNN mardi d'un rapport classifié de l'Agence de renseignement de la Défense (DIA) suggérant que les frappes n'avaient "pas causé de dommages significatifs" au programme nucléaire iranien. Cette fuite a provoqué l'indignation de la Maison-Blanche, qui dénonce un "document de renseignement préliminaire et non finalisé, basé sur des renseignements bruts".
Le secrétaire à la Défense Pete Gaseth a confirmé l'existence du rapport tout en contestant ses conclusions lors du sommet de l'OTAN. "Cette fuite visait à déformer l'histoire et à présenter le président sous un jour négatif, alors qu'il s'agit en réalité d'un succès retentissant", a-t-il déclaré aux côtés de Donald Trump, du secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte et du secrétaire d'État Marco Rubio.
Bataille des narratifs sur l'efficacité de l'opération
Les responsables américains affirment que les conclusions du rapport divulgué reposent sur "des données peu fiables" et ne reflètent pas "la réalité sur le terrain". Trump et Rubio ont qualifié les informations relayées par les médias de "fake news", se disant confiants dans le succès de l'opération.
Selon des sources officielles, l'évaluation interne réelle classerait les dommages comme "modérés à graves", l'analyse la plus optimiste évoquant des destructions "graves, voire complètes". Le rapport complet demeure toutefois classifié.