Lors d'une interview accordée ce jeudi à la chaîne 13, le ministre de la Défense Israel Katz a confirmé pour la première fois publiquement qu'Israël avait bel et bien envisagé d'éliminer le guide suprême iranien Ali Khamenei, mais que « aucune opportunité opérationnelle » ne s'était présentée.
Quelques jours auparavant, alors que l'opération israélienne en Iran battait son plein, Katz avait qualifié Khamenei de « Hitler moderne » qui « ne peut pas continuer à exister », et menacé de lui faire subir le même sort que Saddam Hussein en Irak.
Dans le même temps, Benyamin Netanyahou avait répété à plusieurs reprises publiquement "ne pas écarter l'élimination" de l'ayatollah.
Comme l'a confirmé, Israel Katz, il semble néanmoins que l'opportunité de se débarrasser du guide suprême ne se soit pas présentée au cours des opérations de Tsahal et du Mossad en Iran.
Depuis le début des hostilités, Khamenei, que l'on dit affaibli sur le plan cognitif, s'est réfugié dans un bunker souterrain et ne communique plus avec ses commandants que par l'intermédiaire d'un aide de confiance.
Pour la première fois depuis le début de la guerre, l'ayatollah a rompu son silence ce jeudi par une déclaration enregistrée à la nation iranienne. Dans ce message, Khamenei affirme que « Téhéran est sorti victorieux face à Israël » et proclame une « victoire écrasante sur Israël et les États-Unis ».
Le guide suprême a par ailleurs salué « la résilience du peuple iranien » et affirmé que la récente guerre démontrait « la force de la République islamique ». « La reddition n'aura jamais lieu. Notre nation est forte, elle se tient debout et ne se laissera pas décourager », a-t-il martelé.
Face aux menaces d'élimination, Khamenei a toutefois pris des mesures de précaution en nommant trois clercs comme successeurs potentiels. Le New York Times rapporte que le guide suprême a également désigné « toute une série de remplaçants dans sa chaîne de commandement militaire » au cas où Israël éliminerait d'autres hauts responsables.
Dès le début de la campagne militaire israélienne, Téhéran avait tracé des lignes rouges claires. Un haut responsable iranien avait déclaré à Reuters que toute tentative d'élimination d'Ali Khamenei « fermerait définitivement la porte à tout accord ou négociation » et déclencherait « une réponse illimitée ».
S'exprimant en conseil des ministres mercredi, Benyamin Netanyahou a réitéré que le changement de régime ne pourrait se faire que "de l'intérieur". "Si nous avions entrevu la possibilité de renverser le régime par la voie militaire, nous aurions poursuivi notre opération en Iran. Mais ce n'est pas le cas", a affirmé le Premier ministre.