Sécurité

Israël face aux missiles balistiques : les abris sont-ils vraiment sûrs ?

Alors que les frappes iraniennes ont mis à l’épreuve le système de défense israélien, la question de la résistance des abris civils refait surface.

3 minutes
27 juin 2025

ParDelphine Miller

Israël face aux missiles balistiques : les abris sont-ils vraiment sûrs ?
Photo: Delphine Miller/IsraJ

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Durant l’opération Éveil du Lion, plusieurs civils israéliens ont trouvé la mort malgré leur présence dans des abris supposés sécurisés, notamment des mamad (pièce blindée sécurisée) à Petah Tikva et Beer Sheva. Ces pièces blindées, intégrées aux appartements depuis les années 1990, sont conçues pour résister aux roquettes avec une charge explosive limitée de type Qassam, Grad, ou Fajr. Mais lorsqu’un missile balistique frappe de plein fouet un immeuble, la protection offerte peut se révéler insuffisante, surtout si le mamad se trouve en façade.

En revanche, les experts notent que les mamads situés plus profondément à l’intérieur de l’appartement offrent une meilleure résistance, même en cas de destruction partielle de l’immeuble. Même logique pour les mamak (abri collectif situé au centre d’un immeuble résidentiel) — miklatim (abris collectifs publics ou sous immeuble) souvent placés au cœur de la structure — qui bénéficient d’un emplacement plus stratégique et protégé.

Les miklatim souvent souterrains, qu’ils soient publics ou situés sous les bâtiments, offrent une autre forme de sécurité : leur profondeur. Bien que construits selon des normes plus anciennes et souvent moins sophistiquées que celles des mamads, leur positionnement en sous-sol constitue un avantage significatif contre les frappes directes.

Dans ce contexte, certains abris dits "stratégiques" illustrent le niveau de protection maximal disponible pour la population civile. Parmi eux, le miklat atomique de Tel-Aviv, rouvert durant la guerre contre l’Iran en juin 2025, se distingue par son envergure et son équipement. Situé à près de 30 mètres sous la gare centrale, il avait été construit dans les années 1960 en pleine montée des tensions régionales. Doté de systèmes de protection contre les menaces nucléaires, biologiques et chimiques, il peut accueillir jusqu’à 26 000 personnes. Ce type de bunker ultra-renforcé existerait également dans d’autres zones sensibles du pays, comme Dimona, Haïfa ou Jérusalem, bien que leur existence ne soit jamais confirmée officiellement.

Face à ces constats, une question se pose : les normes actuelles de construction des abris sont-elles encore adaptées aux nouvelles menaces ? La multiplication des frappes de haute intensité, notamment de missiles balistiques, remet en cause la résistance des infrastructures existantes. Si les mamads ont sauvé de nombreuses vies, leur limite est désormais connue. Il est donc légitime de s’interroger : les promoteurs et autorités s’adapteront-ils pour renforcer la résilience des futurs abris, voire repenser leur conception face aux menaces de demain ?

Dans un pays où chaque guerre redessine les contours de la sécurité civile, on peut espérer que la réflexion est désormais engagée.

Doc et Moi
Ministère de l'Alya et de l'intégration
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