L'équipe nationale jordanienne de basket-ball des moins de 19 ans ne disputera pas son match prévu dimanche soir contre Israël lors du Championnat du monde organisé en Suisse, après avoir officiellement déclaré forfait dans le but de boycotter l'Etat hébreu.

Une campagne de pression orchestrée

Cette décision fait suite à une intense campagne menée par le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) jordanien, qui avait appelé l'équipe nationale à boycotter ce qu'il qualifie de match contre "l'entité sioniste". Les militants dénoncent une "normalisation inacceptable" dans le contexte du conflit à Gaza.

La campagne, accompagnée du hashtag arabe "Notre équipe contre la normalisation", a mobilisé militants, journalistes et avocats jordaniens. Ces derniers ont organisé un mouvement coordonné pour inonder les réseaux sociaux de la Fédération jordanienne de basket-ball, exigeant l'annulation du match. "Commentez leurs publications et exigez qu'ils ne jouent pas contre l'équipe qui représente l'entité sioniste", pouvait-on lire dans les appels à mobilisation diffusés sur les réseaux sociaux.

Conformément au règlement de la FIBA (Fédération internationale de basket-ball), l'équipe israélienne dirigée par Sharon Avrahami bénéficiera d'une victoire technique sur le score de 20-0, tandis que la Jordanie se verra attribuer zéro point au classement général.

Cette victoire technique offre à Israël sa deuxième victoire du championnat après deux journées de compétition. Si une telle situation s'était produite en phase éliminatoire, l'équipe jordanienne aurait perdu l'intégralité de la série.

Drapeau palestinien sur le terrain

Amos Frishman, président de la Fédération israélienne de basket-ball, a exprimé sa déception : "Je regrette cette décision. J'espérais que les Jordaniens viendraient quand même jouer pour montrer à tous qu'il est possible de faire les choses différemment, surtout en cette période difficile."

Le dirigeant a plaidé pour une séparation entre sport et politique : "Je crois que le sport est un pont entre les peuples et les cultures, et non une arène politique. J'espère qu'à l'avenir, la tenue de ces matchs ne fera plus aucun doute."

Cette compétition a été marquée la veille par un autre incident lié à la présence de l'équipe bleu blanc. Moins de dix secondes après le coup d'envoi de la rencontre entre Israël et la Suisse, un individu a fait irruption sur le terrain en brandissant un drapeau palestinien.