Pendant l’opération "Am K’Lavi", la marine israélienne a triplé le nombre d’heures de mission en mer de ses vedettes lance-missiles et de ses patrouilleurs, grâce notamment au renfort massif de réservistes – absents lors de l’attaque du 7 octobre. C’est ce qu’a révélé le colonel R., chef du département de contrôle opérationnel de la marine, dans un entretien accordé à Israel Hayom. Dans un cas, les forces ont intercepté huit drones en une seule heure.

La mission principale de la marine durant cette opération était de défendre le ciel israélien, en coordination avec l’armée de l’air. « Nous avons enregistré un taux d’interception extrêmement élevé, aussi bien en mer Rouge qu’en Méditerranée », précise le colonel R. En douze jours de combats, la marine a abattu 30 drones, dont huit dans un seul incident.

L’armée ne peut confirmer si ces drones visaient des installations stratégiques comme les plateformes gazières, les engins ayant été interceptés à très longue distance des côtes israéliennes. « Notre principe d’engagement repose sur l’interception des menaces à grande distance, loin des plateformes gazières », explique l’officier.

C’est aussi la première fois que le système d’interception "Barak Magen" a été utilisé opérationnellement, en complément du Dôme de fer naval en service depuis deux ans. « C’est un système capable de traiter une grande variété de menaces, des drones aux roquettes à trajectoire courbe », précise-t-il.

Tsahal

Parallèlement à cette mission défensive, les bâtiments de la marine ont assuré la continuité économique et énergétique du pays : les ports sont restés ouverts, les cargos ont continué à décharger leurs marchandises, et aucune pénurie n’a été signalée malgré la guerre.

Les vedettes israéliennes ont aussi porté assistance à des yachts privés se dirigeant vers Israël. Dans plusieurs cas, les interventions ont évité des catastrophes. L’incident le plus marquant : un yacht avec 16 civils israéliens, dont huit enfants et trois nourrissons, est tombé en panne moteur au large de Beyrouth. « Une situation potentiellement explosive qui aurait pu dégénérer en crise stratégique majeure. Nous les avons évacués d’urgence », relate le colonel. Dans un autre cas, un homme âgé souffrant de déshydratation a été secouru, stabilisé sur place et évacué à terre.

L’un des changements les plus profonds concerne la mobilisation des réservistes. Avant la guerre, la marine fonctionnait quasiment sans eux. Aujourd’hui, à la lumière du 7 octobre, elle s’appuie sur une organisation renforcée. « Nos navires passent trois fois plus de temps en mer qu’avant le conflit », confirme l’officier.

« Les réservistes apportent une expérience précieuse. On ne peut pas gérer un événement d’une telle ampleur uniquement avec des troupes régulières. Ils sont l’épine dorsale qui nous permet de remplir nos missions », conclut-il.