Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs dizaines d'habitants des implantations ont manifesté devant la base militaire de la brigade régionale de Binyamin, non loin de Beit El. À l'origine de leur colère : l'incident survenu vendredi soir près du village palestinien de Ma'alé, au cours duquel des soldats de Tsahal avaient été attaqués par des habitants des implantations et un adolescent blessé par balles.
La situation a dégénéré, des jeunes, en majorité issus des avant-postes illégaux, ont agressé des soldats, vandalisé des véhicules militaires et tenté de pénétrer dans la base. Sur les pancartes brandies, on pouvait lire : « Le commandant de bataillon a trahi ». ou « Une kippa et des papillotes ne sont pas une raison pour tirer ». Selon Tsahal, l’un des manifestants a été blessé à l’œil, probablement par une grenade assourdissante lancée par la police des frontières, et a dû être évacué vers un hôpital.Dans un communiqué, le porte-parole de l’armée a dénoncé « tout acte de violence contre les forces de sécurité » et affirmé que Tsahal, la police et les unités de la police des frontières continueront à agir avec fermeté « contre toute tentative de porter atteinte à ceux qui assurent la sécurité des citoyens israéliens ». L’armée a précisé que les attroupements violents seraient systématiquement dispersés et les auteurs poursuivis.
Cette manifestation est un nouvel épisode du climat de tension croissante entre une frange radicale de la population israélienne en Judée-Samarie et l’armée. Elle s’inscrit dans une campagne virulente lancée ces derniers jours contre le commandant du bataillon 7114, le lieutenant-colonel G., pris pour cible après les événements de vendredi. Des photos de lui ont été diffusées sur les réseaux sociaux avec des légendes accusatrices telles que : « Il tire sur des Juifs et protège l’ennemi » ou encore "assassin".

"Assassin", réseaux sociaux
Le commandant, qui dirige un bataillon de réserve ayant effectué plusieurs rotations depuis le 7 octobre, a été agressé avec ses hommes alors qu’ils tentaient de faire respecter une interdiction d’accès à une zone militaire fermée. L'attaque, violente, aurait inclus des jets de pierres, des coups et des menaces. Malgré cela, il a reçu le soutien plein et entier de l'état-major de Tsahal.
Dans la soirée, Tsahal a publié sa version des faits : l’attroupement est devenu violent, des gaz lacrymogènes ont été utilisés contre les soldats, plusieurs véhicules militaires ont été endommagés et une installation sécuritaire incendiée. L’armée et la police ont condamné l’attaque avec fermeté, tout en promettant de poursuivre les auteurs et le Shabak, les renseignement intérieures sont impliqués..