Une semaine après les frappes américaines contre l’Iran, des responsables à Washington ont révélé avoir intercepté des conversations privées entre hauts responsables iraniens discutant des dégâts causés, notamment sur le site nucléaire de Fordo. Selon le Washington Post, les propos échangés par les Iraniens dressent un tableau bien moins catastrophique que celui présenté par Donald Trump.
D’après les quatre sources américaines impliquées dans le renseignement, les dégâts seraient « moins dévastateurs que prévu ». Les responsables iraniens auraient même affirmé que « les frappes autorisées par Trump n’ont pas été aussi destructrices et étendues qu’attendu », contredisant ainsi les affirmations du président américain selon lesquelles le site de Fordo aurait été « totalement détruit ».
Face à ces révélations, la porte-parole de la Maison Blanche, Carolyn Leavitt, a rejeté les conclusions de ces écoutes, dénonçant des « fuites sorties de leur contexte » et qualifiant les informations rapportées de « pures absurdités ». « L’idée que des responsables iraniens anonymes puissent savoir ce qui se passe sous des centaines de mètres de décombres est ridicule. Leur programme nucléaire a été détruit », a-t-elle martelé.
L’administration Trump nie catégoriquement toute mise en doute du succès de l’opération. Le président n’a pas hésité à attaquer personnellement les médias américains, dont le New York Times et CNN, qu’il accuse de minimiser l’efficacité des frappes.
En parallèle, un autre fait marquant a été dévoilé : Ali Larijani, l’un des principaux conseillers du guide suprême iranien, a affirmé dans un média local avoir reçu un appel menaçant du Mossad le premier jour de la guerre. Selon ses dires, l’agent israélien lui aurait lancé un ultimatum : « Tu as 12 heures pour quitter l’Iran. Sinon, tu subiras le même sort que Gholam Ali Rashid et Mohammad Bagheri », deux hauts commandants tués lors des premières heures du conflit.
Larijani affirme avoir répondu avec une « réaction appropriée ». Il a ajouté que, selon lui, Israël avait planifié l’élimination méthodique des dirigeants politiques iraniens après avoir neutralisé les chefs militaires, provoquant une véritable déstabilisation dans les rangs iraniens dès les premières heures de l’offensive.
Ce n’est pas la première fois qu’Ali Larijani est dans la ligne de mire d’Israël. En novembre 2024, après une rencontre avec Bachar el-Assad à Damas, Israël avait lancé une série de frappes, notamment dans le quartier huppé d’Al-Mazzeh, près de l’ambassade iranienne. Plusieurs conseillers avaient alors été tués, mais Larijani aurait échappé de peu à l’attaque, sa présence sur place à ce moment restant encore floue.
Ces derniers éléments renforcent la thèse d’une guerre de l’ombre impitoyable entre Israël, les États-Unis et l’Iran, où l’information, la désinformation et les opérations ciblées jouent un rôle tout aussi stratégique que les frappes elles-mêmes.