Au cours des derniers mois, la quasi-totalité des hôpitaux israéliens ont commencé à intégrer des solutions d’intelligence artificielle (IA) dans leur fonctionnement quotidien. Ces outils, loin d’être relégués au futur, participent déjà activement à l’identification des maladies, à l’interprétation des imageries médicales, et à l’optimisation du parcours patient.
Parmi les initiatives phares, le centre médical Sheba a lancé le “Projet K”, un système unique qui utilise l’IA pour effectuer un premier triage aux urgences. Dès son arrivée, le patient est pris en charge par une plateforme intelligente capable d’analyser ses symptômes, de croiser ces données avec son dossier médical, et de générer un rapport pour le médecin. Résultat : un gain de temps précieux, et une meilleure allocation des ressources.
D’autres hôpitaux, comme Rambam à Haïfa, s’appuient sur le machine learning pour prédire l’affluence aux urgences jusqu’à trois jours à l’avance. Le groupe Clalit développe quant à lui des algorithmes capables de détecter précocement les maladies chroniques, en exploitant les millions de données de ses assurés.
Mais cette vague technologique ne va pas sans soulever des inquiétudes. Des organisations de patients, comme LeMa’anchem, ont mis en garde contre l’usage incontrôlé de chatbots IA non spécialisés, après plusieurs cas d’erreurs graves, notamment des prescriptions incorrectes. En réponse, le ministère de la Santé a annoncé un programme de supervision et d’encadrement, en partenariat avec l’Autorité de l’innovation, afin de garantir une utilisation médicale sûre et responsable de ces outils.
Israël entend bien rester un leader mondial dans le domaine de la santé numérique. L’IA y est perçue comme un coéquipier pour le personnel médical, non comme un remplaçant. Elle n’a pas d’âme, certes, mais entre de bonnes mains, elle peut sauver des vies.