Une nouvelle étude menée au Centre académique Levinsky-Wingate révèle des changements significatifs dans la conception des valeurs dans le système éducatif israélien au cours des dernières années.

La recherche, conduite par le Dr Assaël Sarir et publiée à l'occasion de la Journée internationale de la tolérance, s'appuie sur deux enquêtes – la première en 2019 et la seconde fin 2024 – visant à examiner comment les crises récentes ont influencé les valeurs que les éducateurs cherchent à transmettre à la jeune génération.

Les données montrent qu'en 2019, les valeurs les plus importantes étaient l'épanouissement personnel (48,1%) et la créativité (47,7%). En 2024, après une période marquée par la pandémie de Covid-19, les contestations autour du système judiciaire et la guerre "Glaives de fer", les priorités des enseignants se sont déplacées vers l'amour du pays (46,7%), la responsabilité sociale (41,4%) et l'amour d'autrui (41,4%).

Les enquêtes ont été menées auprès de centaines d'enseignants issus de tous les courants éducatifs – public, public-religieux, orthodoxe et arabe – invités à sélectionner dix valeurs parmi une liste de 38 figurant dans les objectifs éducatifs nationaux.

L'étude présente également des différences entre les deux années concernant les valeurs jugées peu importantes : en 2019, l'amour du peuple et la connaissance du pays obtenaient les scores les plus bas (11,7% chacun), tandis qu'en 2024, ce sont la culture et les loisirs (11,5%) ainsi que la conscience et la vigilance face aux changements et innovations (5,3%) qui occupent le bas du classement.

Par ailleurs, on observe une convergence accrue entre hommes et femmes autour des mêmes valeurs : en 2024, des différences significatives n'ont été constatées que sur deux valeurs, contre neuf cinq ans auparavant.

Le Dr Assaël Sarir, chercheur et directeur du Centre Mahout au Centre académique Levinsky-Wingate, commente : "Les résultats indiquent une transition d'une conception éducative individualiste vers une conception socio-nationale. Les crises nationales récentes ont constitué un réveil pour la société israélienne et le système éducatif. Parallèlement à une certaine baisse de la tolérance envers d'autres groupes, on constate une augmentation du sentiment de responsabilité communautaire, de l'attachement au nationalisme et du besoin de cohésion sociale interne. L'étude souligne le rôle du système éducatif dans la formation de valeurs communes et la construction d'une société israélienne plus unie, attentive et tolérante – particulièrement en période de crise nationale et sociale."