Dans une décision qualifiée d'« historique » par les autorités syriennes, le président Donald Trump a signé lundi un décret présidentiel levant les sanctions américaines imposées à la Syrie, ouvrant la voie à la réintégration du pays dans le système financier international.
Cette mesure met fin à un isolement qui perdure depuis 1979, année où la Syrie avait été classée pour la première fois comme État soutenant le terrorisme. Les sanctions avaient été considérablement renforcées en 2003 avec l'adoption de la loi sur la responsabilité syrienne, en réponse au soutien syrien au Hezbollah, à la présence militaire syrienne au Liban et aux programmes d'armement du régime.
« La levée des sanctions mettra fin à l'isolement de la Syrie du système financier international », a déclaré un responsable du Trésor américain. Le président Trump a justifié cette décision en expliquant que « la situation en Syrie a changé en raison des événements des six derniers mois ».
Une promesse tenue
Cette annonce concrétise un engagement pris par Donald Trump en mai dernier lors de son voyage au Moyen-Orient, où il avait promis de lever toutes les sanctions contre la Syrie. Le gouvernement de transition syrien faisait pression depuis des mois sur Washington pour obtenir ce soulagement.
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asad al-Sheibani, a salué cette décision sur les réseaux sociaux : « La décision historique du président Trump constitue un tournant important qui pourrait ouvrir une nouvelle ère de prospérité et de stabilité pour la Syrie ». Il a ajouté que cette mesure « ouvrira la voie à la reconstruction et à la croissance de la Syrie, créant ainsi les conditions propices au retour digne et sûr des migrants syriens ».
Le gouvernement syrien de transition met en avant l'urgence de la situation : impossibilité de payer les salaires des fonctionnaires, difficultés majeures pour reconstruire les villes détruites par 13 ans de guerre civile, et effondrement du système de santé. Ces défis ont été au cœur des discussions lors des récentes rencontres avec les dirigeants internationaux à Washington.
Cette normalisation bénéficie du soutien appuyé des alliés américains dans la région. La Turquie et l'Arabie saoudite se montrent résolument favorables à cette évolution. Riyad est même allé jusqu'à proposer de rembourser les dettes financières syriennes, dans le cadre d'une stratégie visant à soustraire Damas à l'influence iranienne après des décennies d'alliance.
Parallèlement, des négociations seraient en cours pour favoriser la normalisation des relations entre la Syrie et Israël, via un possible élargissement des accords d'Abraham. C'est en tout cas l'une des conditions que pourrait avoir négocié Donald Trump avec le nouveau régime syrien en échange de la levée des sanctions.Ce dossier devrait être au menu des prochaines discussions entre le président américain et Benyamin Netanyahou qui se rendra à la Maison Blanche la semaine prochaine.